La FCC ? Rien à faire !

Quand on retourne la plupart des appareils Apple, on remarque immédiatement le logo de la FCC, la toute-puissante Commission Fédérale des Communications (ou « Federal Communications Commission »). C’est une autorité administrative indépendante,  chargée de réguler les télécommunications aux États-Unis. À ce titre, elle autorise la mise sur le marché de tous les appareils susceptibles d’émettre des ondes électromagnétiques, même s’il ne s’agit pas de leur fonction première. Or, dans le domaine informatique, à peu près tous les appareils émettent ce type d’onde : même en quantités négligeables, elles peuvent perturber les autres appareils situés à proximité, notamment les télévisions. C’est pour cela que l’on trouve une certification de la FCC sous la plupart des appareils Apple, comme ce simple lecteur de disquettes externe pour Macintosh.

Apple 800K External Drive FCC approval

Quand elle commercialise son Apple III en 1981, Apple décide de lui adjoindre un lecteur de disquettes, et ne s’embête pas avec de telles considérations. Si l’on retourne le périphérique, voici ce que l’on peut lire : « Cet appareil ne présente pas de garantie de conformité avec les nouvelles règles de la FCC limitant les interférences avec les appareils de radio et de télévision. Utiliser cet appareil dans une zone habitée peut causer des interférences intolérable avec les communications radio, nécessitant l’intervention immédiate de l’utilisateur pour les corriger ». À notre connaissance, c’est non seulement le seul appareil d’Apple à présenter un tel avertissement, mais un cas rarissime dans l’électronique grand-public.

Apple III external drive, not tested for FCC compliance
This equipment has not been tested to show compliance with new FCC rules (47 CFR part 15).

Le disque dur externe pour Macintosh

Avant le Macintosh Plus, les premiers Macs n’étaient pas équipés de port SCSI. Ils disposaient de quelques ports spécialisés pour l’imprimante, le lecteur de disquettes, la souris et le clavier. Bref, pas de port polyvalent permettant d’étendre les capacités de la machine.

C’est pour cette raison que le premier disque dur externe d’Apple destiné à la gamme Macintosh, dont la brochure est présentée ici, se connecte par le port destiné aux lecteurs de disquettes. Présenté en septembre 1985 sous la référence M2600Z, et l’appellation usuelle « HD20 », ce disque dur à plateaux n’était compatible à l’origine qu’avec le Macintosh 512K : le Macintosh original (rebaptisé Macintosh 128K) ne disposait pas d’assez de mémoire vive.

Brochure pour le disque dur externe du Mac, le HD20

Ce disque dur était fourni avec une disquette de démarrage spécifique. Les ROMs du Mac 512K n’étant pas compatibles avec le format HFS, il n’était pas possible de démarrer directement sur le disque dur externe : le Mac démarrait sur la disquette, puis cherchait un dossier système sur le disque dur, et poursuivait son démarrage en éjectant la disquette.

Brochure pour le disque dur externe du Mac, le HD20
Remarquez la précision des données techniques !

Le disque dur 20 Mo sera remplacé en septembre 1986 par un modèle revue et corrigé, le « HD 20SC », équipé d’un port SCSI s’intégrant parfaitement avec le Mac Plus apparu la même année. Le HD20 restait cependant parfaitement utilisable avec le Mac Plus et le Macintosh 512Ke, tous deux équipés de nouvelles ROMs permettant de démarrer directement sur le disque dur.

Pomme expo ou Apple expo ?

Si vous êtes de passage en Lorraine ces jours-ci, peut-être profiterez-vous de l’occasion pour visiter l’Apple Expo la Pomme expo organisée par les Jardins Fruitiers de Laquenexy, près de Metz. C’est en tout cas le sous-titre indiqué sur les visuels annonçant les festivités de ce week-end.

Évidemment, seuls les plus acharnés parmi les fans français d’Apple repèreront le clin d’œil au logo Apple expo des années 2000 : même police, mêmes couleurs, et même thème (enfin, presque).

Haanadar • CC BY-SA 3.0

L’année dernière, les organisateurs de cet événement avaient recréé un véritable Apple Store présentant de vraies pommes, dans un décor plus vrai que nature (si l’on peut dire).

Souvenir – ClarisWorks (votez !)

Et vous, avez-vous connu la grande époque où ClarisWorks justifiait presque, à lui seul, l’achat d’un Macintosh ?

Nous avons déjà eu l’occasion de discuter de la naissance de Claris, la filiale d’Apple dédiée aux logiciels. Si elle avait assuré dès 1987 la commercialisation de quelques logiciels rapidement passés de mode, comme MacPaint ou MacWrite, sa renommée était plutôt venue du logiciel intégré ClarisWorks, à la fois traitement de texte, tableur, logiciel de dessin et de base de données, sorti à la fin de l’année 1991.

ClarisWorks sur Macintosh

À sa période la plus faste, ClarisWorks comptait environ vingt millions d’utilisateurs. Plus simple et mieux conçu que la suite Microsoft Works, il étonnait par l’intégration de ses différents outils : il était possible d’insérer du texte dans le module de dessin, un tableur dans le module de texte… Cette domination ne dura cependant pas bien longtemps. Dès le milieu des années 1990, Word reprit l’avantage dans le domaine des traitements de texte, avec ses outils de correction d’orthographe puis de grammaire, et ses fonctions professionnelles de mise en page, telles les notes de bas de page ou la création de sommaire. Office 98 emportera sur son passage la dernière version de ClarisWorks, rebaptisée AppleWorks 6.0, présentée sans grande nouveauté, vaguement adaptée pour Mac OS X, et discrètement supprimée du DVD d’installation du système en 2006.

ClarisWorks sur Macintosh

Pour en savoir encore plus, rendez-vous sur cette page présentant le passionnant témoignage de Bob Hearn, un vétéran de Claris resté jusqu’à la réabsorption de la filiale par la maison-mère. Et si AppleWorks vous manque et que vous disposez d’un Mac un peu ancien, vous pouvez toujours l’acheter sur eBay !

Au fait, avez-vous lancé le module "Communication" de ClarisWorks au moins une fois dans votre vie ?

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Des clones d’Apple II sur eBay

Devant le succès de l’Apple II, de nombreux constructeurs eurent l’idée de le cloner, en achetant les composants directement auprès des fournisseurs de la marque. Il ne leur restait qu’à écrire un système d’exploitation et la mémoire morte (ROM) correspondante… ou à « emprunter » ceux-ci en les copiant directement sur l’original. À l’exception de quelques modèles construits sous licence (comme celui de Bell & Howell pour les établissements scolaires), tous ces clones étaient rigoureusement illégaux et poursuivis comme tels par Apple. On en trouve aujourd’hui des brouettes entières sur eBay, en voici quelques exemples.

Voici par exemple l’Ananas, modèle européen d’un clone plus connu sous son nom original de… Pineapple (Apple parviendra ultérieurement à forcer la marque à changer son nom pour Pinecom). Il s’agissait d’un clone d’Apple II+, sorti en 1982. Ce modèle est assez surprenant, au point que son vendeur se demande s’il ne s’agit pas d’un Apple II d’origine, dont seule l’étiquette aurait été modifiée. La marque est plus connue pour avoir produit un modèle moins ressemblant, avec un clavier étendu. Comptez 520 euros.

Apple II clone Ananas
Image : eBay

Plus connu, voici un clone produit par la marque Franklin, qui lui valu un procès de plus de cinq ans avec Apple. La marque ne s’était pas cachée d’avoir simplement copié la ROM d’Apple, affirmant qu’une puce informatique n’était finalement qu’une suite de contacts ouverts ou fermés, ne pouvant pas faire l’objet d’une propriété intellectuelle… Son propriétaire en demande 195 dollars.

Clone Apple II, Franklin Ace 100
Image : eBay

Moins connu, voici le modèle Base64a, lui aussi parfaitement compatible avec l’original, à tel point que l’une des photos de l’annonce présente l’écran avec la mention « Apple ][ with 64k of memory ». Ce modèle était enrichi d’un clavier étendu, avec une touche F1/F2 qui avait permis au constructeur d’assigner une fonction secondaire à chaque touche du clavier. Un logiciel basique de traitement de texte avait aussi été intégré dans la ROM. Comptez 600 dollars avec sa boîte d’origine.

Apple II Clone, Base64a
Image : eBay

Si vous êtes fortuné, vous pourrez acquérir ce clone bulgare de l’Apple II, l’IMKO 2, vendu environ 3660 euros avec son écran. Il s’agissait d’un modèle de la marque Pravetz qui, comme nous le rappelle AppleFritter, produira aussi des clones de Z80 et d’Oric Atmos, avant de se tourner vers le compatible-PC.

Clone Apple II : Imko II
Image : eBay

Dans un autre style, voici l’Intertek System IV. S’il s’agissait bien d’un clone de Z80, il pouvait être équipé d’une carte d’extension le rendant pleinement compatible avec l’Apple II. Cette carte était en fait un Apple II complet, avec son processeur, sa mémoire et sa ROM. Comptez 500 dollars pour ce modèle.

Clone Apple II : Intertek System IV
Image : eBay

Toujours pour 500 dollars, voici maintenant l’OS-21, dont on ne sait pas grand-chose. Si l’on en croit le site Epocalc, il s’agit d’un modèle produit par la firme canadienne O.S. Micro Systems Inc.

Apple II clone OS-21
Image : eBay

Évidemment, ce marché parallèle était également alimenté en accessoires de toutes sortes, comme ce joystick presque identique aux modèles d’Apple dont nous avons déjà parlé. Il s’agit d’un accessoire de la marque bulgare Pravetz. Comptez 35 dollars pour ce modèle dans sa boîte.

Apple II joystick clone, Pravetz
Image : eBay

Un prototype du clavier du premier Macintosh de 1984

En voilà, une trouvaille sympathique repéré sur le site d’enchères RRauction. Ce prototype de clavier reprend la disposition QWERTY standard sans flèches, pavé numérique ni touches de fonction du modèle définitif. Mais il ne dispose pas encore du fameux logo en trèfle de la touche commande, qui est inscrite en toutes lettres !

Par ailleurs, on y trouve un étonnant tiroir coulissant verrouillable sur le côté droit, destiné à ranger les cartes de raccourcis clavier. Conçus durant le développement du Macintosh 128K, très peu d’exemplaires de ce clavier avec tiroir latéral existent, ce qui en fait une pièce de collection particulièrement précieuse qui a été adjugée pour plus de 3000 dollars.

Prototype clavier Macintosh 1984

Prototype clavier Macintosh 1984

Prototype clavier Macintosh 1984

Souvenir – Les 256 couleurs

Si les écrans en 256 couleurs qui caractérisaient nos Macs au début des années 90 paraissent aujourd’hui bien éloignés de nos écrans en Super-rétina-P3-Ultra-Gamut, ils représentaient déjà pour beaucoup d’entre-nous un grand progrès, après plusieurs années de Macs monochromes. Saurez-vous reconnaître quelques-unes des palettes que nous avons sélectionnées ici ? Réponse en fin d’article…

La palette de couleurs du Système 7

La palette de couleurs de GraphicConverter

La palette de couleurs de ClarisWorks 2

La palette de couleurs d'Aldus Persuasion

Réponse : la palette de couleurs du Système 7 ; la palette de GraphicConverter 2.0 ; la palette de ClarisWorks 2.0 et la palette d’Aldus Persuasion (1988).

Publicité : le Dr. Morin consulte à Berkeley

Le dimanche, c’est publicité ! Cette semaine, voici une dernière réclame de 1995 pour le Performa 5200. Nous en avons déjà diffusé trois : les vestiges d’un temple incala baie de Singapour, et Bienvenue à Wall Street, sur le même thème du village mondial. Le Dr Morin qui suit, entre deux patients, les grands tournois de tennis dans son cabinet au décor sobre mais élégant, c’est tellement chic !

Publicité Apple Performa 5200, Le Dr Morin consulte à Berkeley pour le moment

Une offre de reprise pour un Power Macintosh

Comme toutes les autres marques, quand elle a du mal à vendre ses nouveaux produits, Apple propose à ses clients de racheter leurs anciens modèles. C’est d’ailleurs le cas actuellement pour les nouveaux iPhones comme le rappelait récemment MacGénération. La technique n’est pas neuve. Nous vous avons déjà présenté une publicité de 1991 où Apple promettait 5000 francs en échange d’un Apple II usagé, lors de l’achat d’un Macintosh LC tout neuf.

Aujourd’hui, nous vous présentons une brochure recto-verso de 1997, où la marque propose à peu près le même tarif pour échanger un Macintosh contre un PowerMacintosh tout neuf.

Apple réduction échange Power Macintosh

Attention cependant : l’offre ne valait que pour les modèles haut-de-gamme de la marque : le Power Macintosh 8600, son équivalent gonflé en logiciels l’Apple Web Studio, ou encore le très coûteux PowerMacintosh 9600, une machine à plus de 30.000 francs… Sans compter que l’offre de reprise était calculée en fonction de la machine restituée : pour obtenir 5100 francs de reprise, il fallait rendre un Quadra 800 gavé de 16 Mo de mémoire vive et 500 Mo de disque dur, une machine qui pouvait dépasser les 50.000 francs avec son lecteur de CD…

Apple réduction échange Power Macintosh

Publicité : Apple Multimedia Program

Le dimanche, c’est publicité en anglais ! Aujourd’hui, une simple page de 1993. « Vous n’avez pas besoin d’une boule de cristal pour voir où va le multimédia. Vous avez juste besoin d’une boîte ». Et cette boîte, c’est l’Apple Multimedia Program, qui permet aux développeurs, designers, enseignants, commerciaux ou rédacteurs, de disposer d’un lien avec les meilleurs outils et les meilleurs professionnels du milieu : guides, vidéos explicatives, newsletter, adresse AppleLink, études de marchés, et même une présentation des outils et services pour faire les bons choix…

1993 Apple Ad : Apple Multimedia Program

Le Macintosh III et le multitâche

Voilà bien la première fois que nous entendons parler d’un Macintosh III. Après tout, ce n’est pas si bête, il y a bien eu un Apple III après l’Apple II. Nous sommes donc en août 1987, et le magazine InfoWorld consacre un encadré au nouveau logiciel MultiFinder tout juste présenté par Apple.

Apple MultiFinder Multitasking

Cet encadré explique tout d’abord l’intérêt du vrai multitâche : permettre à plusieurs applications d’accéder en parallèle aux ressources du processeur et à la mémoire, sans les monopoliser. Il devient ainsi possible d’exécuter des programmes en tâche de fond (outils de communication, d’émulation, de messagerie électronique, de gestion d’imprimante…) et de faire communiquer les applications les unes avec les autres.

Apple MultiFinder et Switcher
En vente sur eBay : Les manuels de MultiFinder et de son ancêtre Switcher.

Mais en 1987, Apple n’en est pas là : à cause des limitations inhérentes au processeur 68000 et au système développé par Apple pour le Macintosh, le MultiFinder se contente de s’insérer dans le fonctionnement du logiciel au premier plan, pour l’interrompre quand des tâches d’arrière-plan l’exigent. Pour atteindre le vrai multitâche, l’auteur de l’article comptait sur le Macintosh II (et donc, ses successeurs les Macs III, etc.), leur processeur 32 bits 68020 et leur support de la mémoire virtuelle. Avec beaucoup de sens de l’anticipation, Don Crabb comprenait déjà que le passage au vrai multitâche se ferait au prix d’une perte de compatibilité avec les applications conçues pour les premiers Macs. Ce qu’il ne pouvait pas deviner, c’est qu’Apple allait rester engluée dans cette architecture système jusqu’à la sortie de Mac OS X en 2001. MultiFinder sera tout d’abord proposé comme une option pour les systèmes 5 et 6,  puis intégré au Système 7 et ses successeurs numérotés 8 et 9. Jusqu’en 2001 donc, Mac OS traînera derrière lui ce boulet du multitâche coopératif, dans lequel n’importe quelle application pouvait bloquer le système.