Bon anniversaire l’iMac !
C’était il y a vingt-et-un an. Trois mois après l’avoir officiellement présenté, Apple commercialisait son petit dernier. L’iMac, tout en rondeur et en couleur. On l’a un peu oublié, mais il n’avait pas fait l’unanimité lors de sa présentation. Voici par exemple les trois pages que lui consacrait SVM en octobre 1998, en s’interrogeant sur sa capacité à sauver Apple qui se trouvait alors encore en difficulté, bien que redevenue bénéficiaire notamment grâce au succès du Power Mac G3 et aux coupes franches dans les dépenses.
Les journalistes reconnaissent tout d’abord qu’esthétiquement, « l’iMac a plus de chance de s’intégrer harmonieusement dans un coin du salon que les tristes boîtiers sans âme déclinés par la concurrence PC ». Qualité des finitions, poignée bien étudiée, trappe d’accès aux connecteurs situés sur le côté, emportent l’adhésion des testeurs. En revanche, la connectique USB unique, adoptée pour la première fois, et remplaçant à la fois le SCSI, l’ADB et les ports série, les laisse dubitatifs : « Souhaitons que les fabricants de périphériques lui emboîtent rapidement le pas, sans quoi, hormis le clavier et la souris, le iMac risque de souffrir d’isolement ». Oui, à l’époque, on disait tous « Le iMac »…
Mais voilà le principal problème de l’iMac : il n’a pas de lecteur de disquettes ! « Qui, aujourd’hui, prendrait le risque de se passer d’un tel accessoire ? En France, les familles sont loin d’être majoritairement internétisées et le pari qui consiste à purement et simplement supprimer le plus répandu des périphériques semble fou et pour le moins anticipé ». Et encore, le modèle testé par SVM disposait d’un modem 56k, une amélioration de dernière minute par rapport au modèle présenté au mois de mai, qui ne disposait que d’un modem 33,6K. Le lecteur CD était également critiqué, en raison de l’utilisation d’un modèle de portable, incapable de lire les DVD et exposant à l’air libre sa fragile lentille. Le reste de l’équipement était salué : un Power PC 750 cadencé à 233 Mhz,« se situe entre le Pentium II 266 et le Pentium II 300 », le disque dur de 4 Go et la carte vidéo ATI Rage IIc. Pas de quoi être à l’aise dans les jeux en 3D, mais c’était le prix à payer pour disposer d’une machine compacte dont la carte-mère était dérivée de celle des PowerBooks de l’époque, sans aucune capacité d’évolution.
L’évolution de la machine était cependant encore espérée, grâce au connecteur Mezzanine présent sur la carte-mère, mais non documenté. « À quoi sert-il ou à quoi servira-t-il ? Le constructeur garde jalousement le secret. Tout porte à croire qu’il sera d’abord dédié à un décodeur Mpeg-2 pour DVD vidéo, la dernière carte commercialisée pour les Power Mac n’étant autre que ledit décodeur. Affaire à suivre », espéraient les journalistes. Ou pas, puisque le port Mezzanine disparaîtra dès la mise à jour du modèle en cinq couleurs, en janvier 1999.