Le 27 février 1998, c’est par le biais d’un communiqué de presse laconique qu’Apple annonçait sa décision de cesser le développement de NewtonOS, son système d’exploitation dédié aux appareils mobiles MessagePad et eMate.
On se souvient que moins d’un an plus tôt, le même Steve Jobs, interrogé lors de la conférence mondiale des développeurs (WWDC) de mai 1997, avait indiqué que si ça ne tenait qu’à lui, Apple abandonnerait ce système pour se concentrer sur MacOS et Rhapsody (le futur remplaçant de MacOS, abandonné lui aussi ensuite).Durant les quelques mois qui avaient suivis, il avait fait évincer Gil Amelio du conseil d’administration, avait obtenu les pleins pouvoirs, et avait pu commencer le grand ménage afin de concentrer tous les efforts de l’entreprise dans une même direction.
Dans ce communiqué de presse, la marque précisait que 1999 verrait apparaître des appareils mobiles, basés sur MacOS, et que tout serait fait pour faciliter la transition des clients et des développeurs d’une plate-forme à l’autre. En réalité, NewtonOS était tellement peu utilisé que rien ne sera fait : l’iBook qui sortira en 1999 ne sera rien d’autre qu’un PowerBook d’entrée de gamme.
Le seul héritage de NewtonOS dans MacOS est la technologie InkWell, un système de reconnaissance d’écriture intégré à MacOS X depuis la version 10.2. Pour le reste, en adoptant les bases de NeXTSTEP pour son futur MacOS X, Apple a renoncé à toutes les technologies de NewtonOS, qui était pourtant son premier système dédié aux puces ARM, bien avant l’iPhone !
Une montre Mac OS 8 dont les aiguilles forment… un 8 !
On trouve actuellement une montre beaucoup plus rare : un modèle rouge de 1997, diffusé à l’occasion de la sortie de Mac OS 8. Ce modèle en acier inoxydable, doté d’un mouvement à quartz, a une petite particularité : quand les aiguilles s’alignent, une fois par heure, elles forment un 8 !
Si vous trouvez que les 1990 euros demandés sont un peu exagérés, alors n’hésitez pas à chercher un peu en ligne. On trouve par exemple un article à son sujet sur le site WatchPatrol, avec un prix annoncé à 269 dollars et quelques très belles photos de près :
Le dimanche, c’est publicité ! Cette semaine : une publicité de 1992 pour le Quadra 900. Création graphique, illustration, retouche d’image et mise en page, tout est possible sur cette machine apparue en octobre 1991. Pour 7200$, Apple proposait une bête de course, dont la mémoire vive de 4 Mo était extensible, excusez du peu, à 256 Mo, du jamais vu à l’époque. Largement de quoi faire tourner ArtMixer, FreeHand, PhotoShop et QuarkXPress, les logiciels révolutionnaires mis à l’honneur par cette réclame.
La série Macintosh Quadra doit son nom au processeur 68040 (ici à 25 Mhz), qui succédait au 68000 (du Macintosh original en 1984), au 68020 (du Macintosh II en 1987) et au 68030 (du Macintosh IIx en 1988).
Le dimanche, c’est publicité ! Aujourd’hui, nous vous présentons une publicité (qui a un peu souffert du temps qui passe) de 1985, dans laquelle Apple vantait les mérites de son réseau local AppleTalk, permettant de relier deux Macs entre eux pour échanger des informations sans risque de distorsion.
Le réseau AppleTalk permettait « de communiquer avec son directeur sans avoir à lui adresser la parole », et de transférer des documents « y compris avec qui vous savez s’il faut vraiment en arriver à cette extrémité ». Le logiciel utilisé était Talkie-Mac, dont la société éditrice Aci était créditée en marge par Apple. On en trouve une petite trace dans cette version numérisée de L’Écho des Apple de novembre 1985.
Le mode sombre de macOS Mojave ? Très chic, c’est sûr ! Mais regardez plutôt ce qu’on arrivait à faire avec cette astuce publiée dans la revue A Vos Mac en 2002, sous MacOS X 10.2 !
En trois clics, vous pouviez transformer l’apparence de votre Mac, au profit d’un thème tout en niveaux de gris et en négatif. Il suffisait de lancer le panneau de préférence « Accès universel » et de cliquer sur « Passer sur blanc sur noir ».
Si cela n’avait absolument aucun intérêt esthétique au-delà les premières minutes de découverte, cela permettait en tout cas de découvrir une option d’accès pour les malvoyants sur Mac !
Nous avons déjà eu l’occasion de diffuser quelques articles extraits de la revue Apple News, l’organe de propagande d’Apple France au milieu des années 1990. Aujourd’hui, voici une double-page du numéro 1 de décembre 1993, dans laquelle on découvre les solutions nomades d’Apple, qui « repoussent les limites de la portabilité et de l’intégration ».
Parmi les avantages de l’offre d’Apple, on trouvait les capacités d’extension des PowerBooks (ADB, SCSI, modem, AppleTalk), leur aptitude à utiliser un écran externe en mode « bureau étendu », la présence de QuickTime pour les animations visuelles et sonores, et même la communication sans fil pour le PowerBop, qui avait été présenté quelques mois plus tôt.
La gamme des PowerBooks Duo était également mise en valeur, avec leur station d’accueil et leur poids plume : de 1,9 à 2,2 kg (rappelons tout de même qu’un MacBook pèse aujourd’hui 920 grammes…). Quant à l’autonomie, elle atteignait 6h en standard, et 8h supplémentaires avec la batterie externe longue durée.
Au passage, vous remarquerez qu’Apple proposait déjà, en cette fin d’année 1993, la fameuse souris ADB noire qui accompagnera plus tard les Performa 5400, et qui venait d’être présentée pour accompagner le Macintosh TV.
Dans notre rubrique Astuces : savez-vous que les logiciels d’Office 98 vous permettent d’utiliser les menus sans la souris ?
Sur votre clavier, appuyez sur la touche F10 : le menu pomme est sélectionné. Appuyez sur Retour, le menu Pomme se déroule. Avec les flèches gauches et droites, vous changez le menu sélectionné, et avec haut et bas vous sélectionnez un article de menu. Avec Retour, vous sélectionnez l’article. Pratique en cas de panne de souris !
Cette astuce a été publiée dans la revue A Vos Mac en 2000.
Avez-vous déjà regardé de près la fiche USB qui permet de brancher votre clavier Apple à votre Mac ? Depuis le lancement de son premier clavier USB, avec l’iMac de 1998, la marque utilise une fiche USB Type-A mâle particulière, déformée par une encoche sur le cadre métallique. Celle-ci s’insère parfaitement dans les prises USB femelle des Macs, des hubs USB ou encore des PC du marché.
Un câble de clavier Apple à gauche ; un câble d’iPod à droite
Cette petite particularité visait à répondre à une limite de la norme USB, qui interdisait de commercialiser des rallonges USB. Or Apple fournissait ses claviers avec un câble non-amovible, et plutôt court. Elle avait donc cherché une manière de contourner l’interdiction de créer une rallonge, et elle avait imaginé cette extension de câble. En modifiant la forme de sa prise, Apple créait sa propre prise intermédiaire, officiellement différente des standards prévus pour l’USB. Il ne s’agissait pas d’une rallonge USB, puisque sa prise femelle, affublée d’un ergot faisant saillie, n’était par compatible avec les périphériques USB classiques. Elle n’affichait d’ailleurs pas le logo officiel de la norme de ce côté-là. En résumé : c’était une partie du câble du clavier, et elle n’était destinée à aucune autre utilisation.
À droite, la fiche mâle compatible USB. À gauche, la fiche femelle spécifique, sans logo.
En pratique, peu d’utilisateurs étaient conscients de cette interdiction de commercialiser des rallonges USB. On trouvait en effet de nombreuses rallonges USB créées par des fabricants moins scrupuleux qu’Apple. Faute de connaître ce détail, les clients ne trouvaient pas d’explication à cette coquetterie : les claviers Apple étaient compatibles avec l’USB ; les Macs étaient compatibles avec l’USB ; seule cette rallonge se tenait à l’écart de la norme. Que pouvait bien y gagner Apple, à part ennuyer le monde ? Maintenant, vous, au moins, vous connaissez l’explication !
Notez qu’on lit parfois que cette modification est liée à la possibilité qu’avaient les Macs de fournir plus de courant à certains périphériques USB, comme le SuperDrive externe, l’iPhone, l’iPod ou le clavier Apple en aluminium. En réalité, si cette possibilité existe bien, elle n’a rien à voir avec la forme du connecteur, ces différents périphériques ayant toujours été livrés avec un câble USB classique.
Les câbles du clavier et de la souris USB de l’iMac. Saurez-vous les reconnaître ?
Tiens, d’ailleurs, si vous vous posez la question : le hub incorporé dans les claviers Apple, qui permet de brancher deux autres périphériques directement sur le clavier, était en USB 1.1 à l’origine. Il est passé à l’USB 2 à partir du modèle en aluminium de 2007.
Le dimanche, c’est publicité en anglais ! Aujourd’hui, voici une double-page de 1993. « Tout ce que vous attendiez de serveurs de travail d’Apple… et même ce que vous n’attendiez pas », promettait Apple en présentant ses Workgroup Servers 60 et 80, à un prix tout à fait inattendu : 2949 $ pour le premier, 5489 $ pour le second. Un petit modèle idéal pour les écoles et les PME, un second plus puissant, pour les clients exigeants, avec son système de sauvegarde sur bande DAT. Tous deux étaient livrés avec le Système 7.1 et AppleShare 4. Et n’oublions pas le Workgroup Server 95, sous A/UX, l’Unix d’Apple, dont le prix était soigneusement oublié (entre 7500 et 9300 dollars selon everymac.com).
On en parlait hier : l’Apple Djinn était un modem issu d’une collaboration entre Apple et France Telecom. On le sait moins, mais la marque Djinn a été plusieurs fois utilisée par France Télécom. D’après l’INPI, l’Institut National de la Propriété Intellectuelle, l’ancien opérateur public l’a déposée le 31 août 1984 pour une vaste liste de domaines en lien avec les messageries informatiques et les télécommunications. Un lecteur pourra-t-il nous renseigner sur le rôle de la Société Anonyme SEROLEC, à l’origine du premier dépôt, renouvelé par France Telecom en 1994 et 2004, puis par Orange en 2014 ?
Ainsi, en 1993, c’est avec IBM que France Telecom collabore pour proposer « un moyen nouveau de vous simplifier la vie ». Avec Djinn, vous transformez votre micro — entendez par là micro-ordinateur, on parlait comme ça à l’époque — en fax, Minitel ou répondeur. Voici une publicité retrouvée (comme les suivantes) sur le site 1001mags.com. Mis à part qu’il était plus moche, ce modèle était finalement assez proche de l’AppleDjinn, avec le haut-parleur en haut, le bouton en-dessous et ses quatre diodes.
Déjà en 1994, la marque Djinn est partagée entre plusieurs modèles. Cette publicité offre par exemple le choix entre l’AppleDjinn premier du nom, le Djinn PCMCIA (un format de carte d’extension pour ordinateur portable, celui-ci était fabriqué avec Zenith Data Systems) et le Djinn pour Windows 3.1 (celui d’IBM).
Il en va de même dans cette publicité de 1996, où l’AppleDjinn Pro côtoie les Djinn Flash 9600 et 14400.
Nous avons aussi retrouvé une carte postale vantant les mérites de « Djinn Internet », avec un numéro de téléphone à dix chiffres permettant de la dater d’après octobre 1996. La coopération avec Apple était donc déjà terminée, mais Internet était encore peu connu, au point que la marque devait préciser qu’il préfigurait « ce que sera la communication de demain : un vaste réseau à l’échelle planétaire, qui permet à chacun de se connecter sur le monde entier via son micro-ordinateur ».
Nous avons également retrouvé ce visuel issu d’un site qui vend des présentoirs en plexiglas… Parmi les brochures présentées, se trouve une réclame pour le modem Djinn Internet 56 000, « pour un accès confortable et rapide à Internet ».
Un modèle moins rapide, à 33 600 bauds, a également existé. Nous l’avons croisé sur le site de la Collection Historique Orange, rattaché à la Fondation Orange qui présente 11 000 pièces dans un espace d’exposition à Soisy-Sous-Montmorency.
Voici encore un autre modem, numeris et USB cette fois-ci, croisé sur un site de petites annonces. Selon toute vraisemblance, il était fabriqué par BeWan, une marque française. Parmi ses arguments de vente, l’accès au Minitel avait encore l’honneur d’apparaître sur le carton !
En 2002, rebelote, avec cette fois-ci un routeur dénommé « djinn bi-accès 4002 », qui porte le nouveau logo de la marque. Ce routeur permettait de connecter quatre ordinateurs entre-eux, ou trois ordinateurs sur un modem ADSL ou câble.
En 2006, Orange tente de relancer la marque avec la box expérimentale Orange Djinn testée en région Midi-Pyrénées, interface entre le modem LiveBox de la marque et une télévision, accompagnée également d’une sorte de grosse tablette (moche). Une manière de profiter de l’ADSL sans PC. On en retrouve par exemple la trace sur un forum de Clubic.
Image : Clubic
En cherchant bien, on peut encore trouver la trace d’un téléphone dénommé Djinn Phone Numeris, qui se raccordait à un PC pour offrir des fonctions de fax, de modem et d’échange de fichiers, en 1996.
Le 28 avril 1987, Apple se séparait officiellement de sa division en charge du développement de logiciels, qui prenait son indépendance sous le nom de Claris. Cette filiale d’Apple prit notamment en charge, dès cette date, les logiciels emblématiques du Macintosh : MacPaint, MacWrite, MacProject, MacDraw, mais aussi le fameux AppleWorks alors réservé aux Apple IIc, IIe, et IIGS, et qui ne sera porté sur Macintosh qu’en 1991, avec le succès que l’on connaît. Même HyperCard sera un temps confié à Claris qui le rendra payant, avant de le restituer à Apple qui le laissera ensuite s’éteindre à petit feu.
Voici Claris. Des logiciels par les gens qui ont fait le Macintosh. Les logiciels intégrés les plus vendus par Apple sont maintenant vendus par quelqu’un d’autre.
Claris apporta à la gamme de logiciels d’Apple le service de support aux utilisateurs qui lui faisait défaut jusqu’alors, et garantira le respect des règles de concurrence entre les différents éditeurs de logiciels et vis-à-vis d’Apple. La plupart des logiciels originaux du Macintosh disparurent officiellement du catalogue de Claris le 1er janvier 1998 : MacPaint, MacWrite II, MacWrite Pro, victimes de ventes décevantes liées au succès de ClarisWorks. À cette date, Claris proposa d’ailleurs aux utilisateurs de ces logiciels d’acquérir une licence complète de ClarisWorks au prix réduit de 49 dollars.
Ecrivez, dessinez, proposez, planifiez, mettez en place, illustrez. Et imaginez.
Entre-temps, Claris avait développé toute une gamme de nouveaux logiciels, comme l’excellent Claris HomePage, l’un des premiers éditeurs HTML wysiwyg (commercialisé de 1996 à 2001), Claris Emailer, ou la célèbre base de données FileMaker, rachetée à l’éditeur Nashoba dès 1988. Quand Apple réabsorbera sa filiale au retour de Steve Jobs en 1998, c’est sous ce même nom de FileMaker que l’aventure se poursuivra pour l’ancienne filiale devenue société indépendante, pour se concentrer sur ce seul logiciel.
Amusante, cette trouvaille sur eBay : un clavier Apple Extended Keyboard II, portant des autocollants du service « Apple Evangelism ». Si le clavier a une apparence tout à fait classique du côté pile, quelques autocollants font tout son intérêt du côté face. On y trouve donc la mention « Property of Evangelism » et un autocollant le rattachant à Debbi Perez, poste 4-6521, au service APPLE-EVANGELISIM (faute de frappe d’origine…), au sein de la Recherche & Développement, 3 Infinite Loop à Cupertino…
Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé de trace de Debbi Perez chez Apple. Mais ce clavier nous rappelle cette époque où Apple disposait d’un « service d’évangélisme » : une unité chargée de porter la « bonne nouvelle », de convaincre les développeurs d’écrire pour le Macintosh, puis de faciliter les relations entre eux et les équipes d’Apple.
Le premier d’entre-eux fut Mike Boich, de l’équipe Macintosh ; le plus connu fut sans doute son collègue Guy Kawasaki, que l’on voyait partout jusqu’au milieu des années 90, et qui obtint même le grade envié d’Apple Fellow, une fonction de guide spirituel au sein de l’entreprise, offert en reconnaissance de la contribution de l’intéressé au développement de l’informatique.