John Dvorak : question d’attitude

Dans le monde du Macintosh, on connaît bien le journaliste américain John C. Dvorak. Spécialiste des questions informatiques, il s’est souvent illustré par des prises de position très tranchées, et rarement à l’avantage d’Apple. Ainsi, en 1984, peu convaincu par le Macintosh, il s’interrogeait ainsi : « Le Macintosh utilise un dispositif de pointage expérimental appelé “Souris”. Il n’y a aucune preuve que les gens veulent utiliser cette chose ». Rebelote en 2007, où il invitait Apple à ne pas commercialiser l’iPhone, mais à laisser un autre fabricant se ruiner et se ridiculiser à sa place…

Pourtant, dans une colonne extraite de l’article de 1987 « Mac VS PC » dont nous vous parlions il y a quelques jours, il faisait preuve de plus de pondération : Si l’on met de côté les questions de technologie et de marketing, écrivait-il alors, la plus grande différence entre les deux mondes est une question d’attitude : un état d’esprit qui se mesure au plaisir pris par les utilisateurs. Les utilisateurs de PC, par exemple, sont nombreux à installer des jeux sur leurs machines. Mais les jeux ne sont pas tout. Les utilisateurs de Mac, eux, préfèrent personnaliser leur système. On entend des cris d’animaux ou des ahhh-ohhh quand un message d’erreur apparaît. La personnalisation est vraiment une caractéristique du Macintosh, on le voit dès qu’on utilise le Mac de quelqu’un d’autre.  Puisque sur Mac, tout est graphique, il est toujours passionnant de regarder le bureau d’un autre Mac. Rien à voir avec les listes de fichiers bien rangés dans les dossiers du PC.

Et John Dvorak poursuivait : Ne nous méprenons pas. Il y a bien deux mondes, aux personnalités différentes. D’un côté, un monde un peu mièvre. De l’autre, un monde trop gris. Quand les utilisateurs de Macs s’amusent, ils sont un peu stupides. Et quand les utilisateurs de PC s’amusent, ils sont un peu ennuyeux. Quand les utilisateurs de Macs sont sérieux, ils sont arrogants. Quand les utilisateurs de PC sont sérieux, ils sont aussi arrogants. C’est peut-être leur seul point commun.

Publicité : la LaserWriter et l’applaudimètre

Le dimanche, c’est publicité ! Aujourd’hui, voici une double-page de 1991 pour la LaserWriter LS, l’imprimante laser disponible à seulement 7900 francs HT soit 9369 francs TTC (la TVA était à l’époque encore à 18,6%). Une publicité d’une banalité affligeante : vous pouvez remplacer « la nouvelle imprimante » par n’importe quel produit, annoncer son prix, et conclure « en général, à ce moment-là, les gens se lèvent et applaudissent ». Une voiture à 100.000 francs, une télévision à 500 euros, ou même un sombrero à 200 pesos, tout marche ! Quand en plus on voit que CLM/BBDO citait la Révolution Française et l’abolition des privilèges pour vendre une imprimante à deux smics, on comprend que cette réclame n’ait pas marqué l’histoire…

Publicité Apple : LaserWriter LS

Publicité : Dark Forces sur Macintosh

Le dimanche, c’est publicité ! Cette semaine, voici une nouvelle réclame vantant la quantité et la qualité des jeux disponibles sur Macintosh. Après Infogrames la semaine dernière, c’est LucasArts (et Ubi Soft) qui s’y colle, avec Dark Forces et Dark Vador qui songe à se retirer en Ardèche… Les autres titres sont présentés en miniatures : Full Throttle, Rebel Assault, X-Wing, Day of the Tentacle et Sam & Max Hit te road.

Publicité Apple Macintosh PowerPC, Dark Forces de LucasArts

Les badges d’Apple Expo et de MacOS

Nous vous avons déjà parlé de la longue histoire des pin’s Apple. Il y a les classiques, avec une petite pomme multicolore, récemment remis à la mode lors d’une keynote d’Apple, et les pin’s spéciaux assortis à différentes étapes de l’histoire d’Apple. Mais si vous cherchez des bidules à accrocher à vos chemises, vous devriez aussi vous intéresser aux badges à l’ancienne, avec la broche en forme d’épingle à nourrice. On trouve bien sûr le très classique « Mac OS », avec cette petite bouille sympathique, un logo inauguré en novembre 1995 pour accompagner le renouveau espéré pour le système d’Apple qui, jusqu’alors, n’avait pas vraiment de nom.

MacOS Badge

Plus ancien, et plus local, on peut aussi trouver cette série de petits badges distribués lors de l’Apple Expo 1988 à Paris. Il y a bien sûr le modèle « Bienvenue » qui reprend le logo de l’invitation à l’Apple Expo, cette pomme chaussée de quatre paires de lunettes. Il y a aussi un badge réservé aux béotiens, ces nouveaux-venus dans le monde du Macintosh. Et un « Stacks en stock » à la gloire d’HyperCard, ce logiciel unique en son genre apparu l’année précédente. Et enfin, un badge plus mystérieux, portant le slogan « Fly Macintosh ».

Badges Apple Expo

17 février : bon anniversaire le QuickTake 100 !

Il y a 27 ans, le 17 février 1994, Apple présentait son premier appareil photo numérique, le fameux QuickTake 100. C’était à l’occasion de la MacWorld Expo de Tokyo, dans le pays de Nikon et Canon — et le journaliste de MacUser mettait en garde les fabricants d’appareils photos, promettant une nouvelle ère, celle de la photographie numérique. À 750 dollars (5000 francs français), l’appareil de 0,3 mégapixels n’a pas trouvé son public, mais il a ouvert la voie à la démocratisation de la photo numérique, qui a balayé la photographie argentique — et qui, pleinement intégrée dans le moindre téléphone portable, met aujourd’hui en difficulté les grands noms de l’optique.

Apple QuickTake

Si vous n’avez pas encore pris votre abonnement sur le club iGen, c’est le moment d’y penser : nous avons justement échangé quelques mots avec le designer de ce premier QuickTake, Marc van de Loo, qui a partagé ses souvenirs avec nous. Ce sera pour vous l’occasion de découvrir le QuickTake 1000, projet avorté de successeur à la gamme originale.

Mais tant que vous êtes sur l’Aventure Apple, nous vous rappelons que nous vous avions déjà présenté des publicités pour cet appareil ici et , et en voici deux nouvelles pour fêter cet anniversaire ! Vous remarquerez que ces deux publicités mettent en scène un QuickTake 100 connecté à un PC : le QuickTake était l’un des rares périphériques Apple commercialisé dès l’origine en deux versions séparées, pour Mac ou pour Windows.

Apple QuickTake ad 1994

Apple QuickTake ad 1994

Plus d’énergie, avec un Macintosh pour la famille

On continue d’explorer notre stock de brochures en provenance d’Apple Grande-Bretagne. Cette fois-ci, il est question d’augmenter la puissance avec le Macintosh pour la famille. Comme toujours, les jeux de mots originaux autour du terme « Power » sont à peu près intraduisibles. D’ailleurs, Apple France ne s’y était pas essayée dans la publicité française parue à l’occasion de la sortie du film Hercule de Disney.

Apple 1997 ad : Power Up Disney Hercule

Apple incluait l’Apple Magic Collection avec se modèles familiaux. Rien de bien fascinant : juste des outils créatifs et des petites histoires multimédia autour d’Aladdin, du Roi Lion, des 101 dalmatiens ou encore de Winny l’ourson, tout ce qu’il était possible de caser sur un CD et de faire tourner sur des machines à base de processeur 603e.

Apple 1997 ad : Power Up Disney Hercule

Pour le reste, toujours sous le vocable « New Macintosh », Apple promettait la facilité d’utilisation, l’accès à Internet, la compatibilité, la puissance, autour d’un Mac OS 8 parfaitement optimisé pour le processeur PowerPC. Dans la boîte, on trouvait aussi l’outil de morphing Kai’s Power Goo, le jeu Actua Soccer, ainsi que les encyclopédies Grolier et Ultimate Human Body.

Apple 1997 ad : Power Up Disney Hercule

Il ne restait plus qu’à choisir le bon modèle : le tout-en-un Power Macintosh 5500 en blanc (225 Mhz) ou en noir (275 Mhz), ou le Power Macintosh 6500 au format mini-tour, cadencé à 250 Mhz.

Apple 1997 ad : Power Up Disney Hercule

Un autre catalogue de Sun Remarketing

Nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter un catalogue de la marque Sun Remarketing, spécialisée dans la commercialisation de produits Apple d’occasion. En voici un autre exemplaire, de 1989 cette fois-ci. En couverture, tout un programme : Continuer de faire rayonner une famille d’excellents produits.

Sun Remarketing 1989 Catalog

En première page, Bob Cook, le patron de Sun Remarketing, vous présente la famille qu’il commercialise : l’Apple IIe, l’Apple IIc, l’Apple III, le Macintosh Plus et le Lisa II. De tous ces modèles, seul le Macintosh Plus est encore commercialisé à l’époque par Apple : le IIe a laissé la place au IIe platinum avec pavé numérique, le IIc a été remplacé par le IIc plus, le Lisa et l’Apple III ont disparu.

Sun Remrketing 1989 Catalog : Apple IIe, Apple IIc, Lisa, Macintosh Plus, Apple III

 

Bonjour tout le monde !

Pour fêter ses dix-huit ans, l’Aventure Apple a le plaisir de vous présenter son blog ! Nous y partagerons avec vous nos humeurs, nos clins d’œil et nos petites découvertes. Vous y trouverez déjà quelques posts, et ce n’est qu’un début ! Ce blog sera aussi votre espace d’expression et de réaction sur le site. N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer vos propres billets !

Un Newton en bois sur eBay

Tiens tiens, il y a un drôle de Newton sur eBay ces jours-ci. Un MessagePad plus vrai que nature, mais tout en bois ! Un Newton factice, à la manière des télévisions chez Ikea. De face, le résultat est plutôt convaincant — mais beaucoup moins sur l’arrière qui ne présente aucun détail particulier. De plus, l’appareil ne pèse que 200 grammes, et rien n’est fonctionnel : même le stylet est taillé dans le bloc de bois et ne peut donc pas être sorti de son logement.

Dummy wooden Newton MessagePad

En 2015, la revue MacWorld avait présenté son exemplaire et s’était interrogé sur l’origine du bidule, allant du prototype au modèle de démonstration pour les magasins, sans apporter de réponse définitive. En tout cas, ce modèle n’est pas un cas isolé : on en trouve aussi un sur le site d’enchères de Yahoo Japon. Lui aussi est fourni dans son carton portant la référence #93-195-864.

Dummy wooden Newton MessagePad

Qui a inventé le DogCow ?

Si vous êtes un amateur du Mac de la première heure, vous connaissez sûrement le DogCow, ce drôle d’animal à la fois chien et vache, que l’on retrouvait avant Mac OS X dans les dialogues d’impression. Toute une culture s’est développée autour de cette simple icône : nous aurons l’occasion d’en reparler.

Dialogue d'impression LaserWriter avec le Dogcow
Un dialogue d’impression LaserWriter (Moof Museum)

On dit souvent, un peu rapidement, que c’est Susan Kare, la fameuse dessinatrice des icônes du Macintosh, qui en est la créatrice. Pourtant, ce n’est pas si simple. En réalité, Susan Kare a dessiné un chien pour les besoins de la police Cairo. C’était un chien tout simple, qui ressemblait bien à un chien. Puis quelqu’un voulut agrandir ce caractère, et cette légère modification ne permettait plus de savoir s’il s’agissait d’un chien ou d’une vache. Il faut dire qu’à l’époque, les polices de caractères n’étaient pas vectorielles : agrandir un caractère au-delà de sa taille normale ne faisait qu’étirer les pixels.

Dog in Cairo and Dogcow
Le caractère Chien de la police Cairo ; le DogCow

Ce quelqu’un, on en découvre l’identité dans la page des remerciements du livre « ResEdit Reference » : c’est Annette Wagner, responsable des fenêtres de réglages d’impression pour la future imprimante LaserWriter. Cherchant une manière de représenter aisément l’orientation des pages (portrait, paysage, inversé…), elle avait retenu cette icône et l’avait agrandie et modifiée pour être plus lisible.

Thanks to Clarus in the ResEdit Reference Book

Le terme de  « DogCow » fut inventé par Scott Zimmerman. Cette icône fut ensuite baptisée Clarus par Mark Harlan. Pour la petite histoire, on notera que pour obtenir ce chien dans la police Cairo, il fallait taper la lettre « z » au clavier.

Source : la TechNote 31 sur web.archive.org ; Moof Museum ;

Les liens entre Apple et Canon

Si vous deviez citer les liens qui unissent Apple et Canon, le spécialiste japonais des produits optiques, combien en trouveriez-vous ?

Oui, Canon avait embauché Jef Raskin, l’un des papas du Macintosh, qui avait quitté Apple en 1982. Chez Canon, il développa le Canon Cat, un drôle d’ordinateur sans souris sorti en 1987.

Oui, Apple a utilisé un système développé par Canon dans sa première imprimante laser, la LaserWriter de 1985. Il s’agissait du LBP-CX, également utilisé par Hewlett-Packard dans sa LaserJet quelques mois plus tôt.

Canon LBP-CX laser
Image extraite de PC Magazine, 17 septembre 1985

Oui, en 1989, Canon a investi 100 millions de dollars pour monter au capital de NeXT, l’autre entreprise de Steve Jobs, qui n’avait pourtant encore rien commercialisé mais qui prévoyait d’utiliser un lecteur CD conçu par Canon, ainsi que le même LBP-CX que dans la LaserWriter. C’est d’ailleurs à Canon que NeXT cédera sa division matérielle quand elle se recentrera sur le logiciel en 1993.

Oui, Apple a réhabillé des imprimantes Canon pour constituer sa propre gamme, sous le nom de StyleWriter, de 1991 à 1996, avant de se tourner vers Hewlett-Packard.

Oui, il s’est dit au milieu des années 90, quand Apple était moribonde, que Canon était sur le point de la racheter, ce que la firme japonaise avait démenti.

Mais ce n’est pas tout : l’imposante firme japonaise a été pour Apple un simple revendeur de 1983 à 1998. On trouve ainsi des brochures d’époque, vantant la gamme d’Apple, avec les logos de Canon et d’Apple côte à côte. La branche Canon Sales, en charge de cette activité, avait choisi en janvier 1998 de s’éloigner d’Apple et de ses ventes déclinantes, pour se rapprocher de Compaq. Huit mois plus tard, Apple lançait l’iMac, tandis que Compaq s’apprêtait à sombrer (son PDG Eckhard Pfeiffer démissionnera à l’été 1999). Y’a des jours, comme ça, il vaudrait mieux se casser une jambe…

Brochure Apple Canon JaponBrochure Apple Canon Japon

Brochure Apple Canon Japon

Sources :
ComputerWorld, 24/10/1983 : “a contract that will allow Canon to sell Apple microcomputers”
NY Times, 13/06/1989 : “The Tokyo-based company already sells the Apple Macintosh”
Japan Times, 30/01/1998 : “We have been selling Apple’s products for nearly 15 years”

Des traces du PowerBook 3500c

Dernièrement, nous avons fureté dans le CD qu’Apple avait distribué à ses revendeurs en novembre 1997, sous le nom de Apple Reference, Performance and Learning Expert. Ce CD contenait des démos de logiciels, des fiches techniques, des argumentaires de vente, des images, des films QuickTime… Bref, de quoi mieux connaître Apple et sa gamme.

ARPLE Apple CD provider 1997

Et au milieu de tout cela, nous avons croisé un produit Apple dont le nom a été modifié au dernier moment. De manière tellement précipitée que le nom utilisé durant sa phase de développement n’a même pas été modifié partout dans le CD : le PowerBook 3500c, remplaçant du PowerBook 3400c, et finalement dénommé « PowerBook G3 », tout simplement.

Apple PowerBook 3500c

Et ce n’est pas une erreur isolée : tous les fichiers traitant du nouveau PowerBook G3 ont conservé leur nom d’origine. On trouve même une photo du PowerBook 3500c, avec l’étiquette à ce nom (si, si, regardez de plus près !), mais dans un dossier nommé PowerBook 5300, du nom du modèle pourtant supprimé du catalogue un an plus tôt. Pour le coup, il s’agissait sûrement d’une simple erreur de frappe…

Apple PowerBook 3500c