Pourquoi le premier Mac avait un clavier sans flèches

Pourquoi n’y a-t-il pas de flèches sur le clavier du premier Macintosh ? Tout simplement parce que Steve Jobs voulait absolument contraindre les utilisateurs à faire usage de la souris, et empêcher les concepteurs de logiciels de se contenter d’adapter pour le Mac leurs logiciels pour Apple II ou PC, où le pavé directionnel assurait l’essentiel de la navigation dans l’interface. Pour la même raison, ce clavier était dénué de touches de fonctions, très utilisées sous DOS, et de pavé numérique (les touches 2, 4, 6 et 8 étant souvent utilisées en tant que touches directionnelles). Les flèches et les chiffres ne feront leur retour qu’avec le Macintosh Plus, en 1986.

Le clavier du Macintosh, sans flèches
Ne cherchez pas, il n’y a pas de flèches en bas à droite du clavier…

Il fat se souvenir qu’à l’époque, l’interface graphique et la souris étaient perçues comme des gadgets un peu infantilisants. Si certains commentateurs avaient tout de suite vu le potentiel de ces technologies, d’autres n’y avaient pas cru du tout. Ainsi, John Dvorak écrivait le 19 février 1984 dans le San Francisco Examiner : « Apple ne comprend tout simplement pas l’esprit de l’informatique personnelle. Apple pense savoir ce que vous voulez. Mais elle ne répond pas à la question “Pourquoi ?”, comme dans “Pourquoi voudrais-je cette machine ?”. Le Macintosh utilise un dispositif de pointage expérimental appelé “Souris”. Il n’y a aucune preuve que les gens veulent utiliser cette chose ».

Source : Biographie de Steve Jobs par Walter Isaacson (p. 138) ; AAPLInverstors.net

Souvenir : le Startup Movie

Et vous, avez-vous connu l’époque où l’on pouvait glisser un film QuickTime dans le dossier système pour le voir s’afficher pendant le démarrage du Mac, lors du chargement des extensions ? L’astuce ci-dessous, reproduite de l’Apple Magazine de l’hiver 1996, vous rafraîchira la mémoire…

Astuce Apple MacOS Startup Movie

Précisons tout de même qu’il ne fallait pas ajouter d’espace dans le nom “StartupMovie”… Et rappelons qu’il était également possible d’afficher une simple image, qu’il fallait enregistrer au format “Resource PICT”, sous le nom de “StartupScreen” (toujours sans espace et sans guillemets), directement dans le Dossier Système. Cette fonctionnalité n’a pas survécu au passage à MacOS X.

Bon anniversaire tout ça !

Le premier septembre est sans doute une date à part chez Apple. On fête aujourd’hui un grand nombre d’anniversaires. En 1980, c’est l’Apple III qui pointe le bout de son imposant nez, pour tenter de conquérir (sans succès) le marché professionnel. En même temps que son ordinateur, Apple présente un écran adapté, le Monitor III, mais aussi le premier écran pour Apple II, le Monitor II, ainsi que le lecteur de disquettes Disk III.

Apple III sur l'Aventure Apple

En 1981, Apple présente le ProFile, son premier disque dur de 5 Mo, à une époque où les ordinateurs n’étaient livrés qu’avec un ou plusieurs lecteurs de disquettes. C’est d’ailleurs aussi un premier septembre, mais en 1985, que son successeur destiné au Macintosh est commercialisé : le Hard Disk 20. Le même jour, Apple présente un autre lecteur de disquettes, l’UniDisk 3.5, ainsi que deux autres moniteurs, le Color Monitor IIe et son petit frère, le IIc, deux modèles restés assez confidentiels.

Apple ColorMonitor IIe
Image : Wikipedia

En 1986, c’est encore un premier septembre qu’Apple présente l’Apple IIGS, dernier-né de la gamme Apple II. Deux ans plus tard, c’est l’Apple IIc Plus qui viendra l’épauler pour occuper le marché des réfractaires au Macintosh…

Image : Wikipedia

Petit saut dans le temps, puisqu’on arrive ensuite au premier septembre 1994, avec le lancement de la Color StyleWriter 2400 et de la LaserWriter 16/600 PS. Puis, en 1999, vient le tour du CInema Display 22 pouces.

Enfin, en 2010, Apple lance la deuxième génération de son Apple TV, et toute une nouvelle série d’iPod : un iPod Touch (4ème génération), un iPod Nano (6ème génération), et un iPod Shuffle (4ème génération).

Les photos d’Apple in Depth 1980 (1)

En 1980, Apple se cherchait encore, n’ayant encore à son catalogue que deux ordinateurs (le vieillissant Apple II+ et son successeur putatif l’Apple III) et une ribambelle d’accessoires. Pour présenter cette gamme, Apple a édité quelques exemplaires d’un catalogue semestriel « Apple in Depth », illustré de très belles photos, de l’époque où ces visuels n’étaient pas encore réalisés en 3D mais photographiés en studio avec un soin particulier apporté aux éclairages. En voici une première série : la suite, demain !

Apple in Depth catalog, fall/winter 1980 : Apple II, Apple III

Apple in Depth catalog, fall/winter 1980 : Apple III

Apple in Depth catalog, fall/winter 1980 : Apple II, Apple III

Comment garder nos secrets… secrets.

Voici un beau document dont nous ne vous avions pas encore parlé : une brochure de l’Information Protection Program, cet outil interne au service de la protection des secrets d’Apple. Le titre de cette brochure ne laisse aucun doute : Comment faire en sorte que les secrets de notre succès le restent. Secrets.

How To Keep The Secrets of Our Success Exactly That. Secrets. Apple brochure

Dans les pages intérieures de cette grande brochure éditée en 1989, on découvre les cadres d’Apple mis en scène pour diffuser de bons conseils visant à préserver les secrets de la marque. Le premier d’entre eux, c’est bien sûr John Sculley, le grand patron, recommande de tout passer à la broyeuse : documents stratégiques, plannings, organigrammes… Faites que le futur mérite qu’on l’attende !

How To Keep The Secrets of Our Success Exactly That. Secrets. Apple brochure

On trouve aussi Jean-Louis Gassée, président d’Apple Products, qui recommande de tamponner « Confidentiel » tous les documents qui le méritent, en précisant au besoin « Accès restreint », « Besoin d’en connaître » et « Apple Eyes Only », comme dans les meilleurs romans d’espionnage. Del Yocam, le président d’Apple Pacific, recommande de tenir sa langue lors des dîners avec les clients et les partenaires, et même avec sa famille. On n’imagine pas le nombre de concurrents qui choisissent justement les mêmes restaurant que nous !

How To Keep The Secrets of Our Success Exactly That. Secrets. Apple brochure

On y trouvait aussi, parmi d’autres, Chris Espinosa, huitième employé d’Apple, et sa mère Sue Espinosa, également salariée de la marque, se mettent en scène pour expliquer qu’il y a des choses que même votre mère ne devrait pas savoir, même si elle travaille pour Apple !

How To Keep The Secrets of Our Success Exactly That. Secrets. Apple brochure

La brochure de l’iMac G5

Pour la première fois avec son iMac G5 dont nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire, Apple intégrait l’ensemble des composants de son ordinateur derrière l’écran, un concept toujours d’actualité quatorze ans plus tard, malgré les évolutions de design et de matériaux. Allez, pour se souvenir, on ressort la mini-brochure diffusée par les revendeurs Apple à l’époque.

Brochure iMac G5

Brochure iMac G5 verso

Deux générations de télécommandes

Aujourd’hui, par une simple photographie, nous vous proposons un raccourci entre deux époques et deux styles d’Apple. À gauche, la télécommande fournie avec la carte TV d’Apple en 1994 ; à droite, la télécommande fournie avec les iMacs depuis 2009, puis vendue à part ou avec l’Apple TV. À gauche, du plastique, une boîte en carton recyclé, et de nombreuses touches de fonctions ; à droite, du métal, une boîte très classe, et des fonctions réduites au strict minimum.

Apple Remotes from 1994 ant 2008

D’autres autocollants Apple

Dans la collection de l’Aventure Apple, nous disposons d’une petite planche d’autocollants Apple, dont nous ignorons l’origine exacte. Le site d’enchères de Yahoo Japon en propose un autre exemplaire actuellement, accompagné d’une autre planche de petits autocollants, parmi lesquels des logos Apple colorés, mais aussi le logo MacOS et l’icône du Macintosh souriant.

Autocollants Apple
Image : Yahoo Japon

Et puisque l’on parle de petits autocollants, vous pouvez aussi trouver sur eBay une planche d’autocollants sur laquelle les logos Apple sont marqués du nombre 16. Il s’agit d’autocollants destinés à distinguer les disquettes formatées par les premiers lecteurs Disk II d’Apple (1978), limitées à 13 secteurs de 256 octets par piste, et celles enregistrées avec les générations produites à partir de 1980, montant à 16 secteurs par piste (une piste correspond à un tour complet de la disquette). Grâce à cette innovation, rendue possible par une simple évolution du système d’exploitation et à une mise à jour de la ROM pilotant le lecteur, une disquette 5″1/4 passait de 113,75 à 140 Ko. Elle devenait évidemment incompatible avec la première génération de lecteurs, d’où l’intérêt de cet autocollant.

Autocollants Apple 16 secteurs
Image : eBay

Liens : le site de Fabrice Montupet ; Wikipedia ; Google Books

Souvenir – Les raccourcis du menu Pomme

Et vous, avez-vous connu l’époque où l’on pouvait ajouter aisément des éléments dans le menu Pomme ? Entre le système 7 et Mac OS 9, le dossier Système contenait un dossier intitulé « Menu Pomme » ou, en version originale, « Apple Menu Items ». Il était possible d’y créer un dossier  contenant tous les alias souhaités (applications, documents, disques…), éventuellement répartis dans des sous-dossiers. Tous ces raccourcis apparaissaient ensuite sous forme de menu dans le Menu Pomme. Comme toujours avec les présentations par liste alphabétique, il suffisait de mettre un espace avant son nom, pour le faire apparaître au début de la liste.

Des raccourcis (alias) dans le Menu Pomme de MacOS 8.

Le Macintosh, l’ordinateur nommé plaisir

Aujourd’hui, nous reproduisons une double-page extraite du numéro 4 du magazine L’Ordinateur Personnel. Nous sommes tombés dessus un peu par hasard, dans un lot de brochures et de revues. Il s’agit d’une présentation du Macintosh, par l’un des premiers journalistes français ayant pu approcher la bête, et signant de ce qui doit sans doute être un pseudonyme emprunté à Proust, Alix de Stermaria.

Article février 1984 Macintosh

Cet article est passionnant. Il paraît donc en février 1984, quelques jours après la commercialisation américaine du premier Macintosh. Connaissant les délais de publication et d’impression de l’époque, on peut aisément faire confiance à l’auteur qui dit avoir découvert le dernier-né d’Apple en avant-première, au cours d’une présentation par Steve Jobs lui-même.

En quelques lignes, l’auteur résume la situation d’Apple à l’époque. Encore considérée comme leader sur le marché de l’informatique personnelle, elle perd cependant du terrain face à IBM, qui a lancé son premier PC deux ans et demie plus tôt. L’Apple II est encore dans la course, mais « les liftings successifs commencent à se voir ». Apple a donc « diablement besoin de ce produit », et « si le nouveau Macintosh est un flop, Apple perd son leadership et sa crédibilité ». Car les autres produits de la marque sont ainsi décrits : l’Apple III, « demi-succès ou demi-échec, comme on voudra » et « la somptueuse Lisa, un objet de collection » (l’auteur ne pensait pas si bien dire, quand on connaît le cours actuel de cet ordinateur).

Vient ensuite la découverte du Macintosh, pour un journaliste plein d’a-prioris négatifs sur cette machine « qui n’est compatible qu’avec elle-même », un « invraisemblable engin, rachitique et haut sur pattes ». Mais Steve Jobs, ou plutôt le Macintosh lui-même, aura vite fait de le convaincre : « pour la première fois, j’ai eu envie (ENVIE!) d’acheter une machine dont on me faisait la démonstration. Tout simplement, envie de signer un chèque, de l’emporter, de la mettre sur mon bureau et de me faire plaisir. Oui, plaisir ».

Et voici qu’en février 1984, un journaliste spécialisé était obligé d’expliquer au lecteur ce qu’était une souris : une sorte de « boîte d’allumettes qu’on déplace sur son bureau, et qui fait se déplacer de la même façon un curseur à l’écran ». Même topo pour les menus : « En haut de l’écran, il y a une petite boîte, avec écrit dedans ‘Forme des caractères’. Ma souris va dans la boîte, j’appuie sur le bouton de la souris, et la boîte s’ouvre. Mon texte est toujours là, dessous. Dans la boîte, il y a une liste : caractère gras, penchés, comme ci, comme ça, etc. Je veux du penché. Je me mets là où il y a écrit ‘penché’, je fais clic, mon texte se transforme en caractères penchés. À écrire, ça prend dix lignes, à faire, trois secondes ». Et suivent d’autres exemples tout aussi enthousiastes, avec le tableur et l’outil de dessin.

On oublie aujourd’hui à quel point le Macintosh était révolutionnaire. On aime croire, comme beaucoup qui n’y connaissent rien, qu’Apple n’a fait qu’emprunter, ou voler, les idées des autres, notamment celles développées par les chercheurs du Palo Alto Research Center de Xerox. Bill Atkinson, le génial inventeur de MacPaint et d’HyperCard, confiait pourtant il y a quelques années à Cnet que l’équipe du Macintosh n’y avait vu qu’un seul logiciel de traitement de texte en démonstration. À cette époque, le Macintosh disposait déjà d’un système de fenêtres sur une interface graphique. Mais il manquait à l’équipe la certitude que cette voie était la bonne, quand toute l’industrie ne jurait que par les interfaces à base de commandes écrites. Plusieurs innovations verront le jour directement chez Apple ensuite, dans le développement du Lisa et du Macintosh : le glisser-déposer des icônes, les menus déroulants, le presse-papiers (qui autorise le copier-coller entre applications), ou encore le concept même de ToolBox, qui permet d’offrir les mêmes éléments d’interface à tous les logiciels.

De cette revue, L’Ordinateur Personnel, on ne sait pas grand-chose. Si l’on en croit le livre «  Ces Ordinateurs sont dangereux », écrit en 1993 François Quentin et que l’on peut trouver d’occasion sur Amazon, L’Ordinateur Personnel était une publication qui « naviguait plus ou moins dans la galaxie du Groupe Tests » (qui deviendra Groupe 01 à l’issue des grandes manoeuvres entre 01net, Havas, Vivendi et NextRadioTV). Il sera incorporé à l’Ordinateur Individuel pour cause de double emploi, dès 1985. Si cette époque vous intéresse, on trouve sur eBay le numéro 4 de la revue, d’où est extrait cet article.

Souvenir : le lecteur Twiggy

Et vous, avez-vous connu les lecteurs de disquettes Twiggy d’Apple ? Sous ce nom de code, devenu sa dénomination usuelle, se cachait un format de disquettes 5″1/4 de 871 Ko, spécialement développé par Apple dès 1978 pour ses projets Apple III et Lisa. La dénomination officielle de ce format de disquettes, repérables par ses deux trous opposés, était FileWare.

En décembre 1982, Apple avait annoncé  la commercialisation des lecteurs FileWare externes, sous le nom de UniFile et DuoFile, respectivement pour 1000 et 1700 dollars.

DuoFile et UniFile d'Apple dans une brochure de 1983
L’annonce du DuoFile et de l’UniFile dans une brochure de SEEDRIN (Apple France) en 1983.

Il faudra attendre 1983 et la sortie du premier Lisa pour les voir apparaître dans un ordinateur. Avec cette technologie, Apple espérait résoudre l’un des soucis des disquettes 5″1/4 double-densité, à savoir les problèmes d’usure et d’alignement produits par les deux têtes de lecture placées face à face de chaque côté de la disquette. Grâce au deuxième trou, les deux têtes de lecture étaient maintenant diagonalement opposées.

Apple Lisa 1 with Twiggy Drives
(image eBay)

Bien que cette technologie soit incompatible avec les disques et les lecteurs 5″1/4 traditionnels, Apple en était tellement fière que les premiers prototypes de Macintosh en étaient eux-mêmes équipés !

Early Mac with Twiggy Drive
(Nhat V. Meyer/Bay Area News Group)

Les problèmes de production et de fiabilité de ce support entraîneront son abandon quasi-immédiat, au profit de la disquette 3.5 pouces de Sony, qui équipera le Macintosh et le Lisa 2 dès 1984. Ces lecteurs sont donc aujourd’hui introuvables, et les disquettes, réservées au premier Lisa, très rares !

Images : Twitter, Wikipedia et Bitsavers.

On a retrouvé Claris HyperCard !

Il y a plus de deux ans, nous nous interrogions sur ce blog : où est donc passé Claris HyperCard ? Car s’il est très aisé de trouver des manuels, des disquettes, voire des boîtes complètes de la version d’HyperCard distribuée par Apple, il est en revanche beaucoup plus compliqué de trouver la version distribuée par sa filiale Claris aux alentours de 1990. Mais comme on dit, « qui cherche, trouve ! », et nous avons fini par mettre la main sur une boîte complète d’HyperCard dans sa version 2.1 distribuée en 1992.

Claris Hypercard USA version 2.1

Cette version est très proche de celle qu’Apple distribuait encore quelques mois plus tôt. On y trouve une abondante littérature : Quick Référence Guide, Getting Started, New Features Guide, Beginner’s Guide to Scripting, Reference, Script Language Guide… Tout le nécessaire pour se lancer dans la programmation avec cet outil qui était pourtant déjà un peu dépassé, n’ayant jamais pris le virage du Système 7 apparu l’année d’avant.

Apple HyperCard 2
La version 2.0 d’HyperCard, déjà dans une grosse et lourde boîte.
Apple HyperCard 1
Et la première version, beaucoup plus légère.

Cette version distribuée par Claris était uniquement destinée aux États-Unis, une mention plutôt rare sur les logiciels Apple de l’époque. Inhabituelle aussi, la précision « Claris is a wholly owned subsidiaire of Apple Computer, Inc » : Claris est une filiale à 100% d’Apple Computer. On remarque aussi l’adresse de Claris Corporation sur Patrick Henry Drive : rien à voir avec le criminel de nos contrées, il s’agit d’une figure importante de la guerre d’indépendance américaine.

Claris HyperCard 2 box