Un ventilateur pour le premier Macintosh

Quand Steve Jobs présente son Macintosh en 1984, il insiste sur le silence exceptionnel de cet ordinateur tout-en-un. Il avait déjà fait le coup avec l’Apple III, mais la conception de celui-ci, avec sa dissipation thermique par une lourde base en fonte, s’était avérée inadaptée. Pour le Macintosh, l’erreur ne sera pas reproduite : le Macintosh se ventilera par convection naturelle, l’air chaud s’échappant par les grilles situées en haut de la machine, remplacé par l’air frais provenant des grilles du bas. Il faut croire que ce n’était pas toujours suffisant, puisque des fabricants d’accessoires proposeront rapidement des dispositifs destinés à ventiler le Macintosh en aspirant l’air chaud par les ouïes situées sous la poignée de transport. C’est ainsi que naîtront le MacFan de Blowhard Industries qui coûtait 120 dollars, ou le Kensington Saver, disponible pour 99 dollars.

Kensington Saver macintosh
Image : Apple Fritter

Ces boîtiers, en évitant la surchauffe du Macintosh, permettaient d’éviter certains soucis liés à sa carte graphique ou à son alimentation. Mieux : dans le boîtier, en plus du ventilateur, on trouvait également un fusible destiné à protéger l’ordinateur des surtensions. Le boîtier disposait donc d’un câble d’alimentation branché sur le secteur, et d’une courte rallonge destinée à alimenter le Mac lui-même (et également un disque dur externe dans le cas de Kensington). On en trouve dorénavant quelques-uns sur eBay, comme ce MacFan pour 30 euros, ou cet autre MacFan, au même prix, ou bien ce Kensington Saver pour 60 dollars seul, ou 140 dollars avec un Macintosh Plus.

Macfan Blowhard
Image : eBay

Apple ayant peu modifié le boîtier de son Macintosh, les mêmes ventilateurs sont compatibles avec les différents modèles qui lui ont succédé : Plus, SE, Classic, Classic II, Performa 200… L’intérêt est cependant limité, puisqu’un ventilateur interne apparaîtra dès le Macintosh SE.

Et si vous vous posez la question : oui, d’autres ordinateurs Apple pouvaient bénéficier du même type d’excroissance. Ainsi, toujours sur eBay, on pouvait trouver récemment ce Kensigton System Saver pour Apple II et Apple IIe ou ce modèle destiné à l’Apple IIgs, à intercaler entre l’unité centrale et l’écran.

Image : eBay
Image : AppleRescue of Denver

Automator, le Web et l’iPod

En 2006, l’iPhone n’avait pas encore été présenté, et dans nos poches, on trouvait plutôt des iPods. Des petits bidules avec un écran à peine plus grands qu’un timbre-poste, tout à fait incapables de se connecter à Internet. Alors pour poursuivre sur son iPod la lecture d’une page web débutée sur son Mac, il fallait ruser, par exemple en ayant recours à Automator comme nous le proposions dans les colonnes d’A Vos Mac en avril 2006.

iPod Web Page Automator

Lancez Automator, qui crée automatiquement un nouveau projet vide. Sélectionnez « Safari » dans la première colonne, puis glissez « Obtenir la page web actuelle de Safari » de la seconde colonne vers l’espace de droite, puis « Obtenir le texte d’une page web ». Ces deux premières commandes ne nécessitent aucune précision, et vous voyez qu’elles sont déjà liées par une flèche. Cliquez ensuite sur « iTunes » à la place de « Safari » et glissez enfin la commande « Nouvelle note iPod » à la suite des deux précédentes.

iPod Web Page Automator

Là aussi, les commandes s’enchaînent au moyen d’une flèche, indiquant que le script est opérationnel. Sélectionnez les réglages comme indiqué sur l’illustration (notamment pour permettre de donner un nom à chaque note). Enfin, choisissez le menu « Enregistrer sous », donnez un nom à votre script, et sélectionnez le format « Application » afin que votre script s’exécute d’un simple double-clic. Placez-le sur le bureau ou dans le Dock afin de faciliter l’accès. Et avant de l’exécuter, vérifiez que votre iPod est connecté et qu’il apparaît sur le bureau (réglage « Activer l’utilisation comme disque dur » dans les Préférences « iPod » d’iTunes). Dans le cas contraire, le script échouera.

Une astuce pour copier le fond courant d’HyperCard

Dans notre rubrique Astuces : comment (et pourquoi) copier le fond courant quand on crée un nouvelle pile HyperCard ?

Copier le fond courant d'HyperCard

Dans HyperCard, une case à cocher vous permet de « copier le fond courant » quand vous créez une nouvelle pile. Cette option a en fait trois effets : elle copie l’image du fond, les scripts du fond et de la pile, mais aussi les ressources de la pile. Tenez en compte si vous souhaitez par exemple n’utiliser que l’image du fond ou que le script, et pensez à effacer les scripts et ressources dont vous n’avez pas besoin et qui alourdissent inutilement la nouvelle pile !

Cette astuce a été publiée dans la revue A Vos Mac en 2000

Ajouter un pavé numérique à un Macintosh Portable

Oui, vous avez bien lu : à une époque, il a été possible d’ajouter un pavé numérique à un ordinateur portable. Lors de sa commercialisation, le 20 septembre 1989, le Macintosh Portable était fourni avec un clavier et un trackball, qui pouvaient être intervertis selon que l’utilisateur était gaucher ou droitier. Mieux : en repassant à la caisse, il était possible d’acquérir un pavé numérique qui prenait la place du trackball. L’utilisateur était alors obligé d’utiliser une souris externe, mais au-moins disposait-il maintenant de touches chiffrées directement accessibles, ainsi que des touches d’opérations mathématiques de base.

Apple_Macintosh_portable_Numeric_Keypad

La carte électronique située sous le module révèle que celui-ci a été fabriqué par le célèbre fabricant japonais de clavier Alps (dont nous vous parlions justement hier, puisqu’il avait racheté quelques années plus tôt une des divisions d’Apple). De manière étonnante, on retrouve sur cette carte l’ancien logo Apple, que la marque avait pourtant abandonné deux ans plus tôt sur ses cartes-mères, et de longues années auparavant sur ses visuels.

Apple_Macintosh_portable_Numeric_Keypad board Alps

L’installation n’était cependant pas une partie de plaisir. Elle était d’ailleurs réservée aux revendeurs autorisés. Elle nécessitait un démontage en règle d’une bonne partie de la machine.

Apple Macintosh Portable Trackball Nuemrci Keypad Exchange Manual

Des Tournesols (et plein d’autres choses) aux enchères

Si vous habitez près de Dijon et si vous souhaitez compléter votre collection Apple, c’est le moment de vous rendre chez le commissaire-priseur SADDE, rue Paul Cabet. Vous trouverez, à l’heure où paraît cet article, un stock de matériel et pièces détachées Apple faisant suite à la liquidation judiciaire de Réveil-Informatique, une entreprise de Chenôve.

Liquidation Réveil Informatique Chenove Apple

En plus de quelques iMacs Tournesol, on trouve également des iMacs G5 (ou de vieux Intel), des PowerMac G5 / Mac Pro 2013, quelques écrans, et surtout un grand nombre de pièces détachées dans les boîtes cartonnées caractéristiques d’Apple Service. L’ensemble est proposé aux enchères, pour un prix estimé à 2500 euros (et 14,4% de frais). Prévoyez cependant un peu de place pour le stockage, et un moyen de transport adapté au volume de la vente !

Liquidation Réveil Informatique Chenove Apple Liquidation Réveil Informatique Chenove Apple

Les calculatrices d’Apple

Bien qu’Apple n’ait jamais fabriqué de calculatrice, on trouve de nombreux modèles portant son logo. Il s’agit de Goodies, des accessoires publicitaires vendus, ou offerts à différentes occasions, par la marque à la pomme.

En voici un modèle plutôt rare, puisqu’il est originaire du Japon. Vous le trouverez sur eBay pour 200 dollars, ou pour 19.800 yens (160 euros) sur le site d’enchères de Yahoo Japon (merci Pierre !).

Calculatrice Apple Japon
Image : eBay

Toujours sur eBay, voici un modèle à 50 dollars. Argent et noir, avec un couvercle sur ressort qui se transforme en support pour relever l’écran.

Calculette Apple

Et encore un autre modèle solaire, produit avec Sharp, toujours sur eBay, pour 888,88 dollars… Un modèle EL-835 datant de 1985.

Apple Sharp Calculator
Image : eBay

En dehors des sites d’enchères, pour retrouver quelques modèles de cette famille de goodies, il faut se tourner vers l’excellent — et défunt — site RedLightRunner, spécialiste des objets signés Apple, dont WebArchive a heureusement conservé une copie, malheureusement sans les photos en haute qualité… Il y avait ainsi une calculatrice solaire de 1983 avec le logo coloré, au format carte de crédit ; et puis cette grosse calculatrice qui faisait aussi calendrier ; et cette autre, en forme de disquette.

Three Apple calculators on redlightrunner

[mise à jour 15/03/2019] Nous avons dégoté une annonce eBay avec cette calculatrice au format carte de crédit. Le vendeur précise qu’elle porte à son dos la marque « Apple Credit Plan ».

VERY RARE 1983 Apple Computer EMPLOYEE-ONLY rainbow logo solar calculator
Image : eBay

On retrouve le même type de calculatrice solaire en forme de disquette, mais avec le logo Apple rouge, sur le site de Ernst Mulder, un collectionneur de calculatrices…

Apple Solar Floppy Calculator

Nous pensions au début à un montage lié à l’utilisation du design de la calculatrice Braun comme source d’inspiration pour celle de l’iPhone, mais non, il y a bien eu un modèle marqué de la pomme, vendu 80 $, comme on le découvre en page 25 de « The Apple  Catalog » de 1987 :

Apple Braun Calculator
Image : CultofMac

Pinterest, de son côté, nous présente ce sympathique modèle signé Southern Operations (la filiale Apple d’Atlanta), qui s’ouvre pour révéler un rangement pour des crayons de couleurs.

Apple Southern Operations Calculator
Image : Pinterest

Ce dernier modèle (30 dollars sur eBay) est un peu particulier, puisqu’il était destiné aux revendeurs Apple. Il porte la mention « Think Different » sur le rabat.

Calculatrice Apple solaire
Image : eBay

Une astuce pour Word 2001

On a déjà parlé d’Office 98 dans nos colonnes. Voici maintenant une astuce pour Word 2001, son successeur. Double-cliquez n’importe où sur une page de texte ce logiciel. Comme par magie, le logiciel ajoute des retours à la ligne, des tabulations ou des justifications, pour que vous puissiez entrer du texte exactement là où vous le souhaitez !

Word 2001 texte

Cette astuce a été publiée en 2001 dans la revue A Vos Mac.

Une astuce sur les touches spéciales

Aujourd’hui, dans notre rubrique d’astuces, un petit rappel sur les touches spéciales du clavier du Mac. Depuis 1984, les applications sur Macintosh débordent d’astuces plus ou moins documentées pour faciliter la vie de l’utilisateur. Les touches spéciales (majuscule, option, commande), utilisées avec la souris, permettent d’en modifier les effets.

Tout d’abord, il est peut-être nécessaire de faire le point sur ces touches. Il y en a en fait 5 : Majuscules, Majuscule bloquée, Contrôle, Option et Commande.

Les touches spéciales du clavier du Mac

Les touches spéciales s’utilisent seules ou ensemble. Prenons l’exemple d’un logiciel de dessin : l’outil Trait utilisé seul permet de tracer une ligne droite de n’importe quelles longueur et inclinaison. Utilisé avec la touche Majuscule, il est limité à 0 ou 90 degrés. L’outil Cercle utilisé seul permet de tracer une ellipse quelconque. Avec la touche Majuscule, on obtient à chaque fois un cercle parfait. Les logiciels de graphisme ne sont pas les seuls à profiter de ces touches : cliquez dans un texte, puis appuyez sur la touche majuscule et cliquez un peu plus loin : le texte est sélectionné !

Le Finder lui-même nécessite souvent l’utilisation des touches spéciales : avec la touche contrôle et un clic, on fait apparaître un menu local ! Avec la touche commande et un clic sur un titre de fenêtre, on fait apparaître la hiérarchie du dossier (son chemin d’accès complet). En glissant un fichier d’un point à un autre avec la touche Option, on le duplique, et avec la touche Commande en plus, on en crée un alias. Remarquez que dans ces deux dernières situations, le curseur s’est transformé pour indiquer l’opération. Enfin, il est possible d’aligner les icônes des fenêtres en les déplaçant avec la touche Commande appuyée.

Le Finder de Mac OS 9 avec les touches spéciales

D’une manière ou d’une autre, tous les logiciels utilisent les touches spéciales, ne serait-ce que pour les raccourcis-claviers des menus. Dans les menus déroulants, les raccourcis-claviers sont représentés par les touches à taper. Le plus souvent, le raccourci est simplement Commande + une touche, mais il peut arriver que les touches Option et Majuscule soient nécessaires. Il arrive même que les touches spéciales modifient le comportement des menus : dans Lecture QuickTime, le menu “Edition” change quand les touches Option ou Majuscules sont appuyées. Les touches spéciales peuvent aussi modifier le comportement des éléments d’interface (comme les boutons ou les menus déroulants) : n’hésitez pas à consulter la documentation de vos applications !

Cette astuce a été publiée en 2000 dans la revue A Vos Mac.

Des disquettes FileWare Twiggy vendues aux enchères

Encore un beau souvenir de l’histoire d’Apple vendu par RRauctions cette année. Il s’agit d’un lot de 30 disquettes 5,25 pouces d’Apple contenant des programmes liés au développement du tout premier Macintosh. Avant l’adoption du lecteur Sony 3,5˝ assez tard dans le développement du Macintosh, le Lisa et les premiers prototypes de Macintosh utilisaient en effet le lecteur FileWare surnommé Twiggy.

Ces disquettes proviennent de la collection de Dennis Grimm, un ingénieur qui a rejoint Apple en 1982. Membre de l’équipe Macintosh, il a mis au point les bancs de test du Mac 128K, contribué au disque dur HD20, à l’imprimante LaserWriter et au Macintosh SE. Après Apple et NeXT, il travailla aussi chez Radius puis lança sa propre société, avant de se consacrer à ses projets personnels et à son atelier d’électronique jusqu’à son décès en 2022. Les étiquettes manuscrites de ces disquettes en disent long sur cette période fondatrice : “Boot Disk,” “Lisa Write,” “Mac Release 1.00,” ou encore “Logic Bd Tester.” Véritables témoins matériels de la gestation du Macintosh, elles illustrent le passage de l’univers Lisa aux premiers Mac 128K.

Macintosh Development FileWare (Twiggy) Floppy Disks

Macintosh Development FileWare (Twiggy) Floppy Disks

Macintosh Development FileWare (Twiggy) Floppy Disks

A l’intérieur de l’eMac

L’eMac, dont nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire, était une merveille d’ingénierie. Plus encore que celle de l’iMac, sa conception était un tour de force, pour réussir à caser tous les éléments autour de l’écran 17 pouces.

Inside a G4 eMac of Apple

L’intérieur de la machine, totalement invisible de l’utilisateur (contrairement à l’intérieur de l’iMac translucide), mérite le détour. Chaque pièce a été minutieusement découpée, pour aligner chaque élément avec la coque en plastique de l’ordinateur : une série de ports légèrement incurvée, des pièces transparentes pour la beauté de l’art, un dissipateur thermique taillé en biseau, des pièces métalliques joliment ajourées…

Publicité : plus vous en faites, plus c’est simple

Le dimanche, c’est publicité en anglais ! Aujourd’hui, voici une publicité de 1992 dédiée au PowerBook, dont la deuxième génération faisait son apparition avec le PowerBook 145.  En introduction, Apple annonçait la couleur : « Si vous cherchez un portable facile à utiliser, il n’existe que deux solutions ».

Puis la marque détaillait, pour un PC portable de base, tout ce qu’il fallait ajouter ou installer pour le hisser au niveau d’un PowerBook : des logiciels à 500 dollars, 200 dollars de mémoire vive, un trackball externe à 172 dollars, un modem à 142 dollars… et donc du poids, de la place et du temps perdu. Ce qu’Apple définissait comme « la manière compliquée ». En face, il y avait « la manière simple » : le PowerBook.

Publicité Apple 1992 PowerBook

Le quadryptique s’achevait sur une page qui annonçait fièrement qu’avec le Macintosh, « Plus vous en faites, plus c’est simple ! ». Pour illustrer ce propos, six petites notes comparaient le fonctionnement du Mac et celui d’un PC sous Windows 3 : pour connecter un serveur, retrouver un fichier supprimé, renommer un dossier, ajouter un disque dur externe, jouer un son ou encore ajouter une souris ou un trackball à un ordinateur portable…

Publicité Apple Macintosh 1992

La naissance d’HyperCard

Le caractère unique et révolutionnaire d’HyperCard conduit naturellement à s’interroger sur la genèse de ce logiciel trop vite oublié par Apple. Les années passant, les anecdotes fleurissent ici ou là, qui permettent d’en savoir plus sur la manière dont les idées sont venues à son génial créateur Bill Atkinson, également papa de MacPaint et inventeur du menu déroulant.

HyperCard en français

Quand il se remémore la création d’HyperCard, bien des années plus tard, Bill Atkinson se souvient surtout d’avoir été inspiré par un trip sous LSD, sur le banc d’un parc. En observant les étoiles, puis les lampadaires, et la lumière qu’ils produisaient, il se mit à penser à toutes ces informations hétérogènes produites dans le monde : celles des poètes, celles des physiciens, des chimistes, des biologistes, des musiciens… Autant de domaines qui ignorent tout les uns des autres, puisqu’ils ne communiquent pas entre eux. Comment donner à tous les gens passionnés le pouvoir d’organiser ces informations pour en partager la connaissance ? Et comment permettre aux lecteurs d’interagir avec les informations qu’on leur transmet ?

Bill Atkinson en 2017

Et voilà comment Bill Atkinson propose à Apple de lui laisser un congé sabbatique pour travailler sur ce concept, la marque bénéficiant en retour d’un droit prioritaire d’achat sur le logiciel qu’il mettra au point. Retiré à son domicile pour mieux se concentrer, il parvient à imaginer une pile de cartes, chacune d’elles contenant des images, des textes, et des boutons qui font quelque chose quand on appuie dessus, comme passer à une autre carte ou une autre pile. Il y ajoute une grande flexibilité, et une accessibilité aux non-programmeurs, qui ne s’intéressent pas à ce qui se passe sous le capot. Il cite notamment l’exemple, déroutant à l’époque, de l’enregistrement automatique : HyperCard sauvegarde l’état de ses piles en temps réel, et ne dispose même pas du menu « Enregistrer » !

Déjà en 1987, interrogé sur sa création, Bill Atkinson la présentait comme un « meccano » logiciel (software erector set) permettant aux non-programmeurs de rassembler des informations interactives. Au fil d’une démonstration complète, il tentait de démontrer la profondeur de son concept, dépassant l’impression première de n’avoir à présenter qu’une sorte d’agenda interactif avec son calendrier et son répertoire téléphonique. Bill Atkinson pouvait ainsi présenter sa fonction de recherche globale, permettant de trouver des chevaux en tapant « Find a Horse », ou de voir d’autres roues en cliquant sur une roue, avant d’effleurer le rôle du langage HyperTalk.

Bill Atkinson en 1987

On le dit souvent, HyperCard a influencé plus tard le créateur du World Wide Web, Tim Berners-Lee (même si le concept de lien hypertexte est bien plus ancien) tandis que le langage HyperTalk a influencé le créateur de JavaScript, Brendan Eich. Bill Atkinson note cependant que dans la philosophie d’HyperCard, les fonctions de consultation et d’édition n’étaient jamais séparées, contrairement au World Wide Web. Tout utilisateur pouvait à tout moment devenir un créateur, et visualiser le code-source des piles diffusées par d’autres créateurs pour s’en inspirer : c’était déjà de l’Open Source, ou GitHub avec vingt ans d’avance !

Quant à nous tous qui avons profité gratuitement d’une version complète d’HyperCard fournie avec chaque Macintosh, souvenons-nous que nous le devons à Bill Atkinson lui-même, qui imposa ce choix à Apple, en renonçant à une large part de ses propres royalties !

Sources :
Interview de Bill Atkinson par TwitBits (YouTube)
Interview par Computer Chronicles (YouTube)
Conférence 2012 sur Fora TV (YouTube)

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