Avant LiveCode, l’époque de Revolution

Hier, nous vous avons présenté LiveCode, une version modernisée d’HyperCard. Nous en avons profité pour exhumer nos archives de la revue A Vos Mac, dans laquelle nous avions présenté dès 2001 son ancêtre Runtime Revolution. Et voici ce que nous en disions à l’époque :

On le sait, Apple ne souhaite plus développer HyperCard, son logiciel de programmation orientée objet. Depuis maintenant 5 ans, il périclite lentement, ne bénéficiant plus de mise à jour et faisant les frais de l’évolution du système d’Apple, notamment le passage à MacOS X. C’est dans ce contexte qu’apparaît Revolution, développé par une petite équipe soutenue par des anciens de MetaCard corporation (qui avait développé l’un des premiers clones d’HyperCard).

Revolution reprend tout ce qui avait fait le succès – et la légendaire simplicité – d’HyperCard : la construction d’une interface sans recours à la moindre ligne de programmation, la possibilité d’accrocher des scripts aux différents objets, et surtout le concept de pile de cartes. Mais Revolution va plus loin : bien sûr, l’interface est à jour (contrairement à HyperCard qui était resté au Système 6), la gestion de la couleur et des images est intégrée, ainsi que QuickTime, sans oublier la possibilité de gérer plusieurs fenêtres dans une même pile. Ajoutez à cela la capacité à créer des applications autonomes pour Mac, Windows et plusieurs sortes d’UNIX, vous comprendrez que Revolution est plus qu’un clone d’HyperCard !

Revolution ressemble d’autant plus à HyperCard qu’il utilise le même langage, HyperTalk, rebaptisé Transcript. S’il est beaucoup plus étendu, Transcript est aussi un peu plus strict, et n’offre pas la même maniabilité qu’HyperTalk. On lui pardonnera facilement ce défaut en contemplant la masse de nouvelles commandes qu’il accepte !

Revolution offre bien sûr de nouveaux objets (barre de défilement, scrollbars, menus pop-up, fenêtres d’onglets, players QuickTime, images…) qui restent aussi simples à utiliser que les traditionnels champs de texte, boutons ou cases à cocher. Tous bénéficient d’options configurables plus nombreuses et très puissantes.

La plupart des handicaps d’HyperCard ont disparu : l’impossibilité de manipuler deux objets en même temps, l’absence d’outils de dessin vectoriel, l’obligation de recourir à des externes pour certaines commandes, les bugs apparus avec MacOS 9…

Oui, c’est vrai, Revolution est très bien, mais encore en version 1.0. Alors, que faut-il encore améliorer ? Tout d’abord, l’interface est perfectible : un peu lente, pas toujours très bien organisée, et parfois capricieuse. De même, le débuggeur manque de clarté et devient vite agaçant. Enfin, l’importation directe de piles HyperCard se révèle souvent laborieuse…

Deux ans plus tard, Revolution débarquait en version 2.0. L’occasion de faire le point sur les nouveautés :

Premier chantier des développeurs : l’interface. Malgré toute les mises à jour de la version 1, celle-ci était restée un peu brouillonne, avec un petit air d’inachevé. Avec cette version, les fenêtres sont enfin ordonnées, ce qui donne à Revolution un look bien plus professionnel. En revanche, on y perd en fonctionnalité. Par exemple, l’ancienne fenêtre qui regroupait différents panneaux (réglages basiques, scripts, réglages personnalisés, etc.) voit disparaître ses onglets au profit d’un menu déroulant. Le script apparaît maintenant dans une deuxième fenêtre, attention aux embouteillages sur les petits écrans !

Avec le temps, Revolution se professionnalise doucement. Jugez plutôt : la version professionnelle à plus de 1000 dollars offre le support des bases de données MySQL, PostgreSQL, Valentina, ODBC et Oracle ! Les applications ainsi développées peuvent, d’un simple clic, être compilées pour Mac, Windows, Linux, et un bon paquet de déclinaisons d’UNIX. Les outils de connexion à Internet, de contrôle des ports, et de multimédia, sont toujours présents.

Malgré cette surenchère de possibilités, Revolution a su rester simple. Fidèle à sa filiation avec HyperCard, il permet toujours de créer des « piles », son format d’application, composées de cartes sur lesquelles on dépose des éléments d’interface. Les habitués d’HyperCard ou MetaCard ne seront pas dépaysés, tandis que les anciens utilisateurs de Revolution en découvriront avec enthousiasme les nouveautés. Et ce d’autant plus que la documentation électronique est toujours aussi fournie, notamment le Dictionnaire de Transcript, le langage de programmation.

Publicité : Mac OS, un symbole fort

Parfois, les publicités les plus discrètes sont les plus révolutionnaires. Tenez, prenez cette simple page parue en 1995. Elle ne paye pas de mine, mais elle annonçait un tournant majeur dans l’histoire d’Apple : la naissance de Mac OS, nouveau nom d’un système d’exploitation qui n’en avait pas jusqu’alors. Face à Windows 95, Apple tentait de se refaire une place au soleil, en proposant son système à d’autres constructeurs de PC comme Radius, Power Computing « et bien d’autres encore ».

Apple 1995 Mac OS ad (clones)

Rappelons qu’à l’époque, Apple était empêtrée dans le développement de son système d’exploitation. Le système 7.5, sorti en septembre 1994, ne connaîtra que des évolutions mineures jusqu’à la version 7.6 en janvier 1997. Cette stagnation avait beaucoup à voir avec le développement très ambitieux, et finalement avorté, du système Copland qui aurait dû lui succéder.

Les fausses cartes PCMCIA du Newton MessagePad

Quand Apple présente son MessagePad 2000 en mars 1997, ce fleuron de la gamme Newton propose pour la première fois deux emplacements PCMCIA, le format de carte d’extension à la mode à l’époque (nous en avons déjà montré un exemple précédemment). Cependant, alors que les emplacements PCMCIA bénéficiaient généralement d’une petite porte qui s’effaçait à l’introduction de la carte, Apple avait fait un choix différent pour son PDA : elle le fournissait avec de fausses cartes en plastique, destinées à obstruer le lecteur en l’absence de véritable carte. Ainsi, le design était préservé, et les introductions accidentelles de pièces de monnaie ou de trombones étaient évitées.

Apple MessagePad Newton fake PCMCIA card

La solution se rapproche de ce qu’Apple proposait à la même époque sur certains de ses portables. Le PowerBook 3400 et le G3 proposaient des baies vides, ou « Weight-Saving Device », à utiliser à la place de la batterie ou du lecteur CD. Dans les deux cas, le principe était d’insérer un dispositif factice pour éviter de laisser une baie d’extension vide sur l’appareil.

L’écran du Macintosh, sur un iMac Retina 5K

Et si l’on devait afficher l’interface du premier Macintosh, en 512 x 342 pixels, au milieu de l’écran Retina de l’iMac 27 pouces, en 5 120 x 2 880 pixels, ça donnerait quoi ? Et bien cela donnerait ceci :

Macintosh 512 x 342 scren on an iMac 27 Retina display

Un minuscule timbre-poste au milieu d’un océan de pixels. C’est bien simple, on pourrait faire tenir 84 écrans du Macintosh sur celui de l’iMac !

Au passage, heureusement qu’il y a GraphicConverter pour ouvrir les copies d’écrans réalisées sur les vieux Macs au format PICT, parce qu’Apple y a renoncé depuis longtemps !

40 ans du Mac : cherchez l’erreur !

Très intéressante, cette photographie extraite de la vidéo de la présentation du Macintosh, telle que mise en ligne il y a quelques années par The Computer History Museum (nous en reparlerons ce soir). En effet, tout est bon, sauf… je vous laisse chercher…

Apple Macintosh Packaging 1984

Oui, c’est bien ça : il y a encore sur ce Macintosh un lecteur de disquettes au format 5″1/4, le fameux Twiggy qui équipait le premier Lisa et aurait pu également terminer dans le Macintosh, avant d’être remplacé par les microdisquettes 3″1/2 conçues avec Sony.

Il est très improbable que Steve Jobs ait laissé passer une telle approximation lors de sa présentation. Il est plus probable que l’incrustation à l’écran ait plutôt été le fait du Computer History Museum. Pour la même raison, on peut s’étonner de la présence d’une imprimante Apple Dot Matrix Printer, qui n’a pas grand chose à voir avec l’ImageWriter qui, elle, était spécifiquement conçue pour accompagner le Macintosh.

Le MacBuffer, pour ne plus attendre que l’impression soit finie

Sur les premiers Macintosh et leurs imprimantes ImageWriter, quand vous lanciez une impression, vous deviez attendre la fin du processus complet avant de reprendre la main sur l’ordinateur. Celui-ci était bloqué pendant tout le temps que durait l’impression, car l’ordinateur envoyait les données au fur et à mesure à l’imprimante, qui confirmait étape par étape ce qu’elle avait fait.

Des entreprises s’étaient donc lancées dans la fabrication d’un boîtier qui se branchait entre l’ordinateur et l’imprimante pour accélérer le processus en stockant en interne les données envoyées par l’ordinateur et en confirmant par avance leur bonne impression sans perdre de temps. En parallèle, le boîtier envoyait les données à l’imprimante, à son rythme à elle.

C’était le cas de ce MacBuffer, repéré ici en 1986. Il fallait compter entre 219 et 489 dollars selon la quantité de mémoire (de 256K à 1 Mb). Grâce à cela, le temps d’impression était largement réduit : de 10 à 3 mn sous Multiplan (l’ancêtre d’Excel) ou sous Jazz, et même de 15 minutes à moins de 2 minutes sous MacPaint. Mieux : le boîtier pouvait se connecter à deux Macs qui partageaient alors la même imprimante !

Pour les habitués du blog, Ergotron est aussi le fabriquant du MacTilt, ce support qui permettait d’orienter le Mac dans tous les sens !

MacBuffer publicité 1986

Bon anniversaire le Xserve G5 !

Le 6 janvier 2004, Apple présentait son nouveau serveur de la gamme Xserve, qui accédait au processeur PowerPC G5, six mois après la gamme PowerMacintosh.

Apple Xserve G5

Apple offrait le choix entre un ou deux processeurs G5 à 2 Ghz, et promettait jusqu’à 30 gigaflops de puissance de calcul. En raison de la chaleur dégagée par les processeurs G5, Apple avait été obligée d’augmenter la surface de prise d’air en façade, sacrifiant un emplacement de disque dur pour intégrer deux évents assez disgracieux.

Dans le même temps, Apple avait présenté un système de stockage destiné à accompagner le serveur : le Xserve RAID. De quoi stocker jusqu’à 3.5 Tb de données réparties sur 14 disques durs à la norme ATA/100, ou grimper à plus de 200 Mbits/s en RAID. À l’époque, ça faisait rêver, pour seulement 10,999 dollars pour la version la mieux équipée.

Xserve RAID Storage System 2004 Apple

Un prototype de Macintosh dans Coco de Pixar

Pour une fois, pas besoin d’être très observateur pour remarquer l’apparition d’un Macintosh dans le dernier film des studios Pixar et Disney, « Coco ». Quand Miguel arrive dans le Monde des Ancêtres, la secrétaire dispose sur son bureau d’un Macintosh d’origine en parfait état de marche. Du moins, jusqu’à ce que Mama Imelda s’y attaque à coups de bottines, en le traitant de “boîte à bêtises” !

En revanche, difficile de savoir de quel modèle il s’agit : la face avant étant démunie de toute mention, il s’agit sans doute d’un Macintosh antérieur au Macintosh Plus, qui portait son nom à côté du logo Apple. L’arrière du Macintosh de Coco permet d’exclure le tout premier Macintosh, puisqu’il porte en partie haute un rappel du logo ainsi que son nom suivi de quelques caractères rouges, une caractéristique limitée aux Macintosh 128k et 512k, les versions qui succédèrent au Macintosh original en septembre 1984.

Reste un souci de taille : le modèle de Coco dispose de deux prises d’air, quand le Macintosh 128 n’en avait aucune, et le 512, une seule. Alors la conclusion s’impose : le Monde des Ancêtres dispose d’un prototype de Mac jamais vu sur Terre !

Publicité : PowerBook 5300 et Itinéris

Le dimanche, c’est publicité ! Cette semaine, une réclame parue en 1996, vous promettant de pouvoir assister à une réunion internationale les pieds dans l’eau, grâce au PowerBook 5300, à son processeur PowerPC 603e, et à la liaison internet permise par le réseau GSM Itinéris (l’ancêtre d’Orange). Une manière, d’après Apple, d’emporter tout son bureau dans sa petite musette… Tout à fait dans le ton de la première publicité pour le PowerBook Duo, qui vous invitait en 1994 à faire rentrer votre bureau dans votre attaché-case.

publicité 1996 Apple PowerBook 5300 Itinéris

Publicité : Le QuickTake 100 rend tout plus beau

Le dimanche, c’est publicité en anglais ! Et voici une réclame de 1994, vantant les mérites de l’appareil photo numérique QuickTake 100, qui rend tout plus beau qu’avant ! Bon, honnêtement, comme nous l’avions déjà noté dans un article du blog en 2018, ces publicités n’étaient pas loin d’être mensongères, tant les photographies produites par l’appareil étaient ternes, mais c’était déjà un grand progrès à l’époque…

Apple QuickTake 100 1994 Ad

Quand Apple recycle ses boîtes

Voilà une découverte amusante. Il y a quelques années, Apple a visiblement réutilisé le design d’une de ses boîtes pour au moins deux produits [edit : PLEIN de produits !]. Elle n’a pas accueilli les produits les plus connus, et était composée simplement d’un plastique souple et d’une structure en carton. La voici tout d’abord dans son format « Nike + iPod », ce capteur à glisser dans ses chaussures pour mesurer son activité physique. L’iPhone et ses accéléromètres n’étaient pas encore passés par là…

Nike + iPod box

Le même boîtier a donc servi pour un tout autre produit : un système d’écouteurs intégrés à une lanière tour-de-cou, une option disponible pour le premier iPod nano (elle se connectait directement sur le port Dock 30 broches). On les trouve aisément sur eBay, comme dans cette offre à trente dollars, sous la référence MA093G/A.

iPod nano MA093G/A

Voici maintenant le même produit dans une version plus récente (référence MA597G/A), ici photographiés pour une offre disponible sur eBay (soixante euros, vous en trouverez des moins chers…).

iPod nano MA597G/A

[edit 2020] On complète la liste : tout d’abord avec le modèle in-ear (Apple iPod In-Ear Lanyard Headphones MA360G/A] signalé par le camarade Dandu dans les réactions :

Apple iPod Nano In Ear Lanyard Earphone (MA360G/A)

Et avec ce brassard MA094G/A pour iPod Nano, que l’on peut trouver sur cette petite annonce du site eBay.

iPod nano armband

On peut également le trouver en boîte noire, sous la même référence :

Et allez, encore un autre : c’est la télécommande-radio-FM pour l’iPod, référence MA070G/A, que vous découvrirez avec plaisir sur cette annonce d’eBay.

Apple iPod FM Radio Tuner Remote Control for iPod Video/Nano MA070G/A

À suivre !

Publicité – Le Performa 630 DOS Compatible

Le dimanche, c’est publicité ! Cette semaine : une publicité de 1995 pour le Performa 630 DOS Compatible. Il s’agissait d’un Performa 630 tout à fait classique, parfois appelé LC 630 ou Quadra 630 selon ses caractéristiques (le Quadra 630 disposait du processeur le plus puissant, un 68040, quand les deux autres n’embarquaient que sa version privée de FPU, le 68LC040). À l’intérieur, Apple avait ajouté une carte intégrant un processeur Intel 486 DX2/66.

Publicité Apple Performa 630 DOS Compatible de 1995

Pour gérer cette deuxième puce, Apple avait créé un tableau de bord « Réglages PC », pour choisir le disque de démarrage, les caractéristiques de l’écran et de la carte son, ou encore le partage de fichiers. Et d’un simple appui sur la touche Pomme et la touche Entrée, on basculait entre les deux environnements, du Système 7 à Windows 3.1, sans le moindre souci de compatibilité : les deux systèmes tournaient en parallèle, continuant chacun ses taches en arrière-plan (on pouvait ainsi lire de la musique sur un système tout en travaillant sur l’autre). Grâce au génie des ingénieurs d’Apple, le copier-coller était même partagé entre les deux systèmes !