Comprendre les bureaux de Mac OS 9 et MacOS X

Puisque nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de la commercialisation de MacOS X, c’est l’occasion de nous souvenir que la transition entre Mac OS 9 et MacOS X n’a pas été de tout repos, comme nous le rappellent quelques articles publiés à l’époque dans la revue A Vos Mac.

Parmi les surprises qui ont accompagné la sortie de MacOS X, figurait en bonne place la nouvelle gestion du Bureau. Dénommé en anglais « Desktop », le Bureau est le fond de l’écran, visible quand aucune fenêtre n’est ouverte, où apparaissent les disques et disquettes, et où vous pouvez déposer vos propres dossiers et documents. Sous MacOS 9, chaque disque (et disquette, CD, Zip…) dispose de son propre bureau, matérialisé par un dossier invisible intitulé « Desktop Folder », placé dans la fenêtre de ce support.

Mac OS 9 et MacOS X desktop folders

Habituellement, vous ne voyez pas ce dossier, mais son contenu apparaît sur le fond d’écran dès que le disque est branché. Ainsi, vous pouvez déplacer une icône de la fenêtre de votre disquette vers le fond d’écran : l’élément sera en réalité déplacé dans le dossier « Desktop Folder » de votre disquette, mais apparaîtra à l’écran parmi les autres icones du bureau. Et si vous éjectez cette disquette, l’élément disparaîtra fort logiquement du bureau, pour réapparaître sur l’écran dès que vous insérez à nouveau la disquette. Sous MacOS X, les dossiers « Desktop Folder » disparaissent pour de bon, remplacés par un unique dossier « Desktop » ou « Bureau », placé dans votre dossier d’utilisateur. Autrement dit, le Bureau n’est plus géré en fonction des supports, mais des utilisateurs : MacOS X étant un système multi-utilisateur, chacun dispose de son propre bureau. Les bureaux sont ainsi affichés selon le nom d’utilisateur entré au démarrage de la machine, lors de l’ouverture de la cession.

Mac OS 9 et MacOS X desktop foldersHeureusement pour nous, pauvres utilisateurs un peu déboussolés, Apple a réactivé dans MacOS X l’affichage du dossier invisible « Desktop Folder » de MacOS 9. Sans cela, vos icones placées sous MacOS 9 sur le bureau seraient restées pratiquement inaccessibles sous X ! Faites le test : sur un ordinateur équipé de MacOS 9, insérez une disquette, copiez dessus un fichier, et glissez ce fichier copié vers le bureau. En éjectant la disquette, l’icône disparaît aussi du bureau. Puis insérez cette disquette dans un ordinateur tournant sous MacOS X : la disquette apparaît, mais pas l’icône sur le bureau ! Pour la retrouver, il faut ouvrir la disquette, puis le dossier « Desktop Folder », dont vous ne soupçonniez même pas l’existence quelques secondes auparavant. Dans l’autre sens, en branchant par exemple votre disque MacOS X sur un ordinateur tournant sous MacOS 9, ou en redémarrant sous 9 votre ordinateur tournant habituellement sous X, les icones du bureau sont accessibles dans le dossier « Desktop », situé dans votre dossier « Utilisateurs » ou « Users ».

Souvenir : l’Apple MIDI interface

Et vous, avez-vous connu les débuts de la musique assistée par ordinateur, quand le Macintosh se connectait à un clavier numérique pour enregistrer et reproduire les notes jouées sur les touches ? Il ne s’agissait plus d’enregistrer le son produit par l’instrument, mais de mémoriser les notes jouées, pour permettre ensuite de modifier la partition à l’écran du Macintosh.

Pour Apple Computer, s’intéresser à la musique électronique était une nouvelle incartade : elle s’était en effet interdit de s’intéresser au domaine de la musique après un accord avec Apple Corps, la compagnie fondée par les Beatles. Une goutte d’eau faisant déborder le vase et conduisant d’ailleurs au second procès entre les deux compagnies.

Apple avait d’ailleurs choisi le séminaire de la National Association of Music Merchants (NAMM) de 1988 pour présenter son boîtier MIDI, vendu 99 dollars. Si les journalistes présent s’étaient interrogés sur la véritable démarche artistique de la firme de Cupertino, remarquant « la prépondérance des ingénieurs » sur le stand de la marque, il suffit de voir cette vidéo d’époque pour remarquer qu’Apple ne se gênait pas pour parler davantage « musique » que « ordinateurs et logiciels »…

En attendant, l’Apple MIDI interface se branchait sur la prise modem ou la prise imprimante d’un Macintosh (à partir du Macintosh Plus, celui-ci nécessitant un adaptateur) ou d’un Apple IIGS, puis aux entrées et sorties MIDI d’un instrument compatible avec la norme Musical Instrument Digital Interface apparue en 1982 et popularisée par les fabricants de synthétiseurs. La norme MIDI étant ainsi conçue, il fallait connecter deux câbles entre le boîtier et l’instrument : un pour les commandes venant de l’instrument, l’autre pour les commandes venant du Macintosh.

Apple MIDI manual

Le manuel utilisateur ne disait à peu près rien de plus, puisqu’Apple ne fournissait aucun logiciel musical, se contentant d’offrir au Mac la compatibilité avec la norme MIDI. Du côté du Macintosh, il fallait donc installer un logiciel spécialisé, comme le pionnier Master Tracks Pro de Passeport, ou le fameux CuBase sorti en 1991 sur Mac, deux ans après sa version pour Atari, le grand concurrent du marché créatif de l’époque.

Master Tracks Pro v2.00
Master Tracks Pro v2.00
Cubase
Cubase 1.0 présenté en vidéo par Look Mum No Computer

Côté design, le boîtier n’avait rien de particulier. Vraiment rien. Tellement rien, qu’à part sa taille, on aurait pu aisément le confondre avec le boîtier AppleTalk permettant de constituer un réseau local entre plusieurs Macs.

Apple MIDI interface vs Apple LocalTalk

À l’intérieur, il n’y avait pas grand chose : juste ce qu’il fallait pour convertir le signal du port série du Mac (port imprimante ou port modem) vers les câbles MIDI, à la vitesse de 31,25 kb/s via des connecteurs DIN 41524 de type 5 broches, un peu plus gros que les ports série du Macintosh. Tout reposait sur une petite puce MC14049B de Motorola et un optocoupleur 6N139. Je dis ça pour faire mon intéressant, car pour moi, tout ça, c’est juste de la magie.

Apple MIDI interface inside

Après une carrière dans le cercle restreint des musiciens fans d’Apple, l’Apple MIDI interface apparaît une dernière fois dans cette page de l’Apple Catalog de l’automne 1993, aux côtés de divers logiciels, contrôleurs et claviers, promettant encore de « transformer votre bureau en studio complet d’enregistrement et d’édition numérique »

The Apple Catalog (fall 1993)

Bon anniversaire Claris !

Le 28 avril 1987, Apple se séparait officiellement de sa division en charge du développement de logiciels, qui prenait son indépendance sous le nom de Claris. Cette filiale d’Apple prit notamment en charge, dès cette date, les logiciels emblématiques du Macintosh : MacPaint, MacWrite, MacProject, MacDraw, mais aussi le fameux AppleWorks alors réservé aux Apple IIc, IIe, et IIGS, et qui ne sera porté sur Macintosh qu’en 1991, avec le succès que l’on connaît. Même HyperCard sera un temps confié à Claris qui le rendra payant, avant de le restituer à Apple qui le laissera ensuite s’éteindre à petit feu.

Publicité pour le lancement de Claris
Voici Claris. Des logiciels par les gens qui ont fait le Macintosh. Les logiciels intégrés les plus vendus par Apple sont maintenant vendus par quelqu’un d’autre.

Claris apporta à la gamme de logiciels d’Apple le service de support aux utilisateurs qui lui faisait défaut jusqu’alors, et garantira le respect des règles de concurrence entre les différents éditeurs de logiciels et vis-à-vis d’Apple. La plupart des logiciels originaux du Macintosh disparurent officiellement du catalogue de Claris le 1er janvier 1998 : MacPaint, MacWrite II, MacWrite Pro, victimes de ventes décevantes liées au succès de ClarisWorks. À cette date, Claris proposa d’ailleurs aux utilisateurs de ces logiciels d’acquérir une licence complète de ClarisWorks au prix réduit de 49 dollars.

Première publicité pour Claris
Ecrivez, dessinez, proposez, planifiez, mettez en place, illustrez. Et imaginez.

Entre-temps, Claris avait développé toute une gamme de nouveaux logiciels, comme l’excellent Claris HomePage, l’un des premiers éditeurs HTML wysiwyg (commercialisé de 1996 à 2001), Claris Emailer, ou la célèbre base de données FileMaker, rachetée à l’éditeur Nashoba dès 1988. Quand Apple réabsorbera sa filiale au retour de Steve Jobs en 1998, c’est sous ce même nom de FileMaker que l’aventure se poursuivra pour l’ancienne filiale devenue société indépendante, pour se concentrer sur ce seul logiciel.

Sources : InfoWorld (sur Google Books), Wikipedia

Astuce – Habillez vos images dans Claris Works

AppleWorks, le logiciel intégré d’Apple, puis de Claris, puis d’Apple, offrait des fonctions de mise en page bien agréables… La preuve !

Apple Works Claris mise en page d'image

Vous avez sûrement déjà été tenté d’inclure dans vos pages tapées sous AppleWorks (l’ancien ClarisWorks) des images pour illustrer vos propos. Vous avez trouvé la solution du Pomme-V (coller) après avoir copié l’image dans un autre document, et le menu « Importer » ou « Insérer » qui a le même effet. Mais le résultat ne vous plaît pas car l’image s’insère à la suite du texte, comme un gros caractère, ce qui n’est pas très joli, même en début de ligne. Le problème est simple : en insérant l’image directement dans le texte, vous obligez AppleWorks à traiter avec l’image directement dans sa mise en page, ce qui lui interdit toute fantaisie. Alors suivez cette technique pour faire des mises en page plus intéressantes.

Il faut tout d’abord faire apparaître, si ce n’est déjà fait, les outils d’AppleWorks (en cliquant sur l’icône de trousse à outils en bas de la fenêtre de texte). Puis choisissez l’outil flèche avant de coller ou d’importer l’image. Vous voyez qu’elle se place sur le texte : elle le recouvre. C’est déjà une bonne chose : l’image ne fait plus partie du texte lui-même. La dernière étape est l’habillage de l’image, au moyen du menu « Habillage » (Text Wrap en anglais). Choisissez le mode qui vous convient (justifié dans le cas d’une image bitmap, non justifié dans le cas d’une image importée du module de dessin vectoriel). La gouttière correspond à la marge laissée autour de l’image : réglez-la sur quelques pixels, pour plus de confort visuel.

Cette astuce a été publiée dans la revue A Vos Mac, en 2002.

La brochure Performa et ses chats

Voici aujourd’hui une très belle brochure pour la gamme Performa, qu’Apple venait de lancer en 1992. Performa, c’était le nom commercial des modèles d’Apple destinés au grand public, et vendus par le canal de la grande distribution. En réalité, le Performa 200 était un Macintosh Classic II ; le Performa 400 était un LC II, et le Performa 600, un Macintosh IIvi. Les modèles Performa étaient livrés complets et prêts à l’emploi, avec ClarisWorks, Echange PC/Macintosh, At Ease et une visite guidée du système.

 

Vous ne devinerez jamais comment le SE/30 aurait dû s’appeler !

Cette information n’est évidemment pas nouvelle, on la trouve déjà sur Wikipedia ou MacGénération. Mais j’avais envie de faire un titre en forme de piège à clic.

Le Macintosh SE/30 d'Apple

En 1988, quand Apple a mis à jour son Macintosh II en le dotant d’un processeur 68030, elle a ajouté un « x » à son nom, une habitude qu’elle a conservé ensuite, par exemple avec le Macintosh IIcx puis le Macintosh IIvx.

Tout naturellement, l’année suivante, quand elle a décidé d’installer un processeur 68030 dans son Macintosh SE, Apple aurait dû l’appeler… le Macintosh SEx ! Allez savoir pourquoi, l’idée n’a pas été retenue, et le petit nouveau a donc pris le nom de SE/30, une anomalie dans l’histoire d’Apple : c’est le seul Mac à processeur 680×0 disposant d’une barre oblique dans son nom. Quant à la gamme PowerPC, elle utilisera régulièrement ce caractère, mais toujours pour annoncer la vitesse du processeur, comme sur le PowerMacintosh 6100/60.

La fonction d’auto-réparation d’Office 98

Parmi les fonctions vraiment innovantes d’Office 98, l’une des plus utiles était le système de réinstallation automatique. Disons que vous avez subi une panne de disque dur, ou que vous avez été obligé de procéder à une réinstallation de votre système. Ou simplement que vous avez un peu bricolé dans votre système pour une raison quelconque. Avec les versions 5 et 6 des logiciels Microsoft, c’était la catastrophe assurée. Chaque logiciel exigeait la présence de nombreuses extensions dans le Dossier Système. Qu’une seule vienne à manquer, et le logiciel refusait de se lancer.

Blocage du démarrage d'Excel faute d'extension MicrosoftDialogLib

 

Blocage du démarrage de Word 6 faute d'extension Microsoft_OLE2

Avec Office 98, tout était plus simple : contrairement à ses prédécesseurs (et à la plupart des logiciels sérieux sur Mac), Office acceptait de démarrer même en l’absence d’éléments indispensables à son fonctionnement (extensions, police de caractères, préférences…). Mieux : il les réinstallait lui-même ! Autant dire que cette fonction a ravi toute une génération de pirates…

Réparation automatique de Microsoft Office 98 sur Mac

Bon anniversaire l’eMate 300 !

Alors même que nous commémorions il y a quelques jours les 21 ans de l’abandon de la gamme Newton par Apple, nous fêtons aujourd’hui les 22 ans de l’eMate 300, qui n’aura donc pas tenu un an au catalogue…

Apple eMate 300 (Newton)

Apple eMate 300 (Newton)

Apple eMate 300 (Newton)

Par bien des aspects, l’eMate était une machine emblématique. Dans son design, tout d’abord, puisqu’elle préfigurait la place centrale que Jonathan Ive redonnera bientôt au design au sein de la firme. Comme l’iMac et l’iBook après lui, l’eMate 300 avait été prévu pour offrir différentes couleurs de boîtiers, qui ne seront finalement jamais commercialisées. Dans ses composants ensuite, puisque la gamme Newton s’appuyait déjà sur un processeur ARM et un écran tactile (avec stylet) comme l’iPhone le fera onze ans plus tard. Dans son destin enfin, puisque malgré ses qualités, cette machine sera abandonnée sans autre forme de procès par Steve Jobs, pour permettre à l’entreprise de se concentrer sur le développement de Mac OS.

Apple eMate 300 (Newton)

Cette petite machine, vendue uniquement aux établissements scolaires au prix d’environ 800 dollars à l’époque, se trouve facilement aujourd’hui sur le marché de l’occasion. Sur eBay, on en voit régulièrement à moins d’une centaine d’euros.

Brochure : the Apple way

Après la fiche technique de la mise à niveau du Macintosh Plus diffusée avant-hier, voici une brochure plutôt bien pensée. Ou plutôt, une enveloppe de brochure. Car peu importe le contenu : toute l’imagination des commerciaux réside dans l’enveloppe qui protège le dépliant. Il y est écrit, tout simplement : « Peu importe ce que vous ferez de cette brochure, vous le ferez à la manière Apple », avec deux flèches, l’une menant vers la Corbeille, et l’autre vers le menu « Ouvrir ». On était en janvier 1993, et la filiale anglaise d’Apple rappelait ainsi l’origine de ces éléments d’interface que Microsoft peinait encore à imiter avec Windows 3.

Brochure 1993 d'Apple : the Apple way

High Sierra, en 1988

Si je vous dis « High Sierra », il y a de fortes chances que vous pensiez à la version 10.13 de Mac OS X, distribuée par Apple à partir de septembre 2017.

MacOS X High Sierra

Mais si je vous dis que High Sierra était déjà supporté par Apple près de trente ans plus tôt, en 1988, vous en dites quoi ? C’est pourtant ce que l’on découvre dans cet article du magazine InfoWorld paru le 10 octobre 1988. Pour garantir la plus grande compatibilité avec les CD-Roms, la marque y annonçait le support du format ISO High Sierra, également connu sous le nom de HSFS (High Sierra File System). Le Macintosh n’était pas le seul à s’ouvrir à ce format : l’Apple IIGS était également compatible, au moyen de ses File System Translators.

InfoWorld 10 octobre 1988
Image : Google Books

Ce format a aujourd’hui complètement disparu : il a évolué rapidement vers le format ECMA-119 puis vers l’ISO 9660 que l’on connaît encore aujourd’hui. Il devait son nom à l’hôtel californien dans lequel s’étaient réunis ses concepteurs en novembre 1985, dans la région montagneuse du même nom. Parmi ces spécialistes, se trouvaient des représentants d’Apple, mais aussi de Microsoft, Philips, Hitachi, ou encore Sony.

Les croquis du Mac Plus

Le Macintosh Plus a été vendu par Apple de 1986 à 1990, accompagnant les modèles plus puissants pour maintenir un modèle peu coûteux au catalogue. C’est le Macintosh Classic qui le remplacera dans ce rôle. Le guide de l’utilisateur évoluera avec le temps : hier, nous vous présentions les photographies illustrant les têtes de chapitres du premier manuel. Aujourd’hui, voici les croquis illustrant les versions plus récentes du manuel.

Le manuel du Macintosh Plus

Le manuel du Macintosh Plus

Le manuel du Macintosh Plus