L’Apple Store, avant l’Apple Store

Dans le « Dossier du candidat revendeur » de 1984, dont nous avons déjà parlé, Apple explique comment agencer une surface de vente pour être agréé « Revendeur Apple ». Bien sûr, il faut vendre des produits Apple à l’exclusion de toute autre marque d’ordinateur, mais aussi aménager des espaces spécialisés : présentation de matériel, présentation de logiciels, accessoires, périphériques, journaux et livres… sans oublier des espaces de « démonstration debout », des bureaux fermés et un espace S.A.V. Bref, une boutique professionnelle « nette, mais sans luxe ostentatoire ». Quant à l’organisation générale, elle faisait l’objet de cette sympathique maquette, hélas à cheval sur la reliure :

Maquette du revendeur agréé Apple en 1984

Sachez qu’Apple n’était déjà pas tendre à l’époque avec ses revendeurs, exigeant un certain niveau de compétence technique des vendeurs, décidant de la disposition des produits, et prévoyant des pénalités en cas de paiement tardif des stocks commandés. Des conditions que l’on retrouve aujourd’hui chez les « Apple Premium Reseller », et déjà justifiées par la nécessité « d’assurer au client utilisateur des produits Apple le meilleur service avant, pendant et après la vente ».

Gros plan de la Maquette du revendeur agréé Apple en 1984

Les 40 ans du Macintosh sur eBay et Le bon coin

2024, ce n’est pas que l’année des Jeux olympiques de Paris. C’est aussi l’année du quarantième anniversaire du Macintosh, que nous avons fêté le 24 janvier dernier. Alors pourquoi ne pas aller jeter un œil à vos sites de ventes d’objets d’occasion favoris ? Attention aux prix proposés, ça pique un peu… à rebours des vrais enchères qui, elles, ne s’envolent pas.

On commence avec ce très beau bundle qui intègre à peu près tous les accessoires de l’époque, à un prix tout à fait inconvenant de 9599 dollars. Certes, c’est plutôt joli (bien que le carton ait une face très sale), mais rien ne justifie ce prix.

On trouvera le même type de configuration, à un prix plus raisonnable, sur Le bon coin, où il est proposé à 1199 euros. C’est un Macintosh 512K, mais dans le carton d’origine du premier Mac qu’Apple écoulait à l’époque, avec un grand nombre d’accessoires, manuels et disquettes. L’écran et son unique ligne verticale nécessiteront sans doute une intervention sur la carte d’alimentation.

1984 Macintosh Picasso carton Leboncoin

Pour le même prix, un vendeur sur eBay propose aussi le lecteur de disquettes du Macintosh, dans son petit carton lui aussi aux couleurs de la série Picasso. Là encore, c’est beaucoup trop cher pour ce que c’est, mais l’espoir fait vivre !

Si votre porte-monnaie ne vous permet pas de craquer pour de vrais appareils d’époque, alors vous pourrez vous rabattre sur cette sympathique petite broche proposée pour un prix plutôt raisonnable de 18 euros, aux couleurs de la pomme arc-en-ciel.

1984 broche Macintosh

N’oublions pas non plus cette belle banderole dont le vendeur assure qu’elle a été distribuée en décembre 1983 pour pouvoir être accrochée chez les revendeurs au lancement du Macintosh. Elle mesure près de deux mètres de long et un mètre de haut, autant dire qu’il faudra faire un peu de place sur un mur pour l’afficher… à condition d’aligner les 8400 dollars demandés par son propriétaire… parce que pourquoi pas !

Apple 1984 Macintosh banner

Et pourquoi ne pas terminer avec cet ouvrage, Macintosh votre micro ordinateur de Jean Baptiste Touchard ? Vous y découvrirez « avec simplicité et humour comment mettre cette étonnante machine au service de vos besoins et de vos envies » ! N’hésitez pas à négocier le prix 🙂

MacOS 8 sur 29 disquettes

On l’a un peu oublié, mais en 1997, au moment de distribuer son nouveau système Mac OS 8, Apple avait prévu une solution pour ses clients n’ayant pas encore franchi le pas du CD. Mac OS 8 était en effet compatible avec quelques vieux Mac, comme les petits LC 475 ou PowerBook 190 à base de processeur Motorola 68040, mais dépourvus de lecteur de CD. Pour ces clients, il était possible de commander le système sur disquettes ! Il fallait pas moins de 29 disques pour venir à bout de l’installation qui nécessitait plus de 100 Mo libres sur le disque de destination.

Mac OS 8 on floppies

Il y a justement une telle série de disques actuellement en vente sur eBay, si vous avez envie de jongler avec des disquettes durant une heure de mise à jour sans pouvoir quitter votre écran… Fort heureusement, il est aussi possible de les télécharger gratuitement sur de nombreux sites, comme sur l’excellent Macintosh Repository.

Mac OS 8 floppies images

Sauver Apple, par Gil Amelio

Internet est une médiathèque formidable. Voyez ce qu’on vient d’y retrouver : une courte vidéo de Gil Amelio, tournée en 1996, alors qu’il était patron d’Apple depuis un mois. Une vidéo destinée à expliquer aux partenaires d’Apple comment il comptait offrir à la marque un avenir meilleur.

Le Docteur Amelio commençait par reconnaître qu’Apple avait trébuché, notamment à cause d’erreurs qu’il confessait honnêtement. Ainsi, Apple avait déçu les espoirs liés à ses avancées technologiques : ses équipes devaient rapidement régler les problèmes rencontrés par les utilisateurs et les développeurs. Pour cela, Apple doit se fixer une ligne stratégique claire et connue, en visant ses secteurs d’excellence ; elle doit également assainir ses finances, y compris en se séparant de certains secteurs qui ne font pas partie de sa ligne stratégique ; elle doit enfin s’organiser en interne pour mettre en place cette stratégie.

Bref, Apple doit retourner à ses racines. Apple est cette entreprise qui rend simples des technologies complexes, pour rendre les utilisateurs plus efficaces. Ses produits doivent être épanouissants et amusants. L’utilisateur doit être au centre de l’intérêt de la marque, qui l’a peut-être oublié. Et voici l’ordonnance du Docteur Amelio : simplifier la gamme tout en conservant son avance technologique ; s’attacher à la valeur ajoutée pour l’utilisateur ; délivrer un message publicitaire plus clair et plus intense ; permettre aux développeurs tiers d’être plus rentables ; et réorganiser l’entreprise et ses processus.

Les années 80 et 90 sont derrière nous. Les règles changent. Apple doit mener le changement et l’offrir à ses utilisateurs : communications, multimédia, simplification de l’interface (Amelio veut que l’ordinateur s’adapte à l’utilisateur et non plus l’inverse). Et Amelio de rassurer son public : vous pouvez continuer d’avoir confiance en nous, nous prenons en compte vos besoins, et nous continuons d’imaginer de superbes nouveaux produits.

À vous de jouer… quand vos enfants auront fini de travailler !

Voici une publicité retrouvée dans un magazine de 1996, dans la série des configurations Performa : ici, le Macintosh de la famille, qui était proposé aux côtés du Bureau à domicile et du Studio de Création Apple. Ce Performa 5400 était proposé avec l’Apple Magic Collection et ClarisWorks, et une offre spéciale Noël pour acquérir une StyleWriter 1500 à moitié prix.

Apple publicité Performa 1996

Bon anniversaire le Classic Couleur !

Il y a vingt-six ans, le 10 février 1993, Apple présentait son Macintosh Color Classic. À cette époque, dans le catalogue Apple, vous aviez le choix entre un grand nombre de modèles, répartis dans pas moins de six gammes, comme nous l’avions remarqué dans une publicité de l’époque : Quadra, LC, Centris, PowerBook, Performa et donc, Classic. Ce Color Classic était le premier compact de la marque à proposer un écran en couleurs. Contrairement au Macintosh Classic et au Classic II, il proposait un port d’extension au format PDS (Processor Direct Slot), comme le LC.

Ce Macintosh était particulier sur bien des aspects. C’était le premier monobloc dont la carte-mère, disposée sur un tiroir, pouvait être aisément extraite de la machine, pour ajouter une carte PDS, de la mémoire vive ou un coprocesseur, ou pour changer la pile.

Apple Macintosh Color Classic Motherboard Drawer

Le Color Classic disposait d’une autre caractéristique inédite jusqu’alors : son nom était inscrit sur une pièce de plastique amovible, et non plus directement sur le boîtier comme ses prédécesseurs. La raison en était très simple : dans la plupart des pays, il portait le nom de « Color Classic ». Mais dans les pays du Commonwealth, comme la Grande-Bretagne, l’Australie, ou encore le Canada, il s’appelait « Colour Classic ».

Apple Macintosh Color Classic Name Label

Le Macintosh Color Classic innovait aussi avec la présence de boutons de commande du volume et de la luminosité de l’écran, en façade. On les retrouvera sur ses successeurs, les Performa de la série 500, puis 5000. Ils n’agissaient pas directement sur le matériel, mais sur le système. À l’époque, le Système 7, comme ses successeurs Mac OS 8 puis 9, n’était pas fortiche en multitâche. Ces boutons étaient donc souvent inopérants, ou interprétés avec beaucoup de retard…

Apple Macintosh Color Classic buttons

À notre connaissance, c’est aussi le seul Macintosh qui a arboré un logo QuickTime en façade, une habitude inspirée du monde PC, dont Apple s’est toujours soigneusement tenue à l’écart. Il s’agissait d’un simple autocollant, et non d’une sérigraphie sur le boîtier.

Apple Macintosh Color Classic QuickTime Logo

Encore des souris de Lisa sur eBay

Si le cœur vous en dit, et si le portefeuille s’y prête, c’est peut-être le moment d’acquérir une véritable souris originale de Lisa, ce précurseur du Macintosh commercialisé avec difficultés en 1983. Nous vous en avions déjà présenté une sélection juste avant Noël, mais de « nouveaux » modèles sont arrivés.

En voici par exemple un modèle numéroté 6844, que son propriétaire propose à 678 euros, plus 20 euros de frais de port.

Apple original Lisa Mouse on eBay

Il y en a également une seconde, numéro de série 12552, à un prix similaire — comptez quand-même toujours 600 dollars, ou 700 euros avec les frais de port et d’importation…

Apple original Lisa Mouse on eBay

Cette souris avait été dessinée par Bill Dresselhaus, le designer du premier Lisa. Parmi les différences avec le modèle du Macintosh, il y a cette bille qui était en métal recouvert de caoutchouc pour le Lisa, alors que son successeur se contentait d’une sphère toute en caoutchouc.

Apple original Lisa Mouse on eBay

Bon anniversaire l’iPod 3G !

L’iPod 3G, celui avec les quatre boutons lumineux alignés sous l’écran, a été présenté par Steve Jobs le 28 avril 2003. Il fête donc ses 16 ans aujourd’hui, anniversaire qu’il partage avec son nouveau connecteur Dock dont hériteront ensuite l’iPhone et l’iPad. Ses différents modèles, avec 10 à 30 Go de disque dur, étaient vendus entre 299 et 499 dollars à l’époque. Ils étaient compatibles avec MacOS et Windows.

L'iPod 3G, et sa boîte

Cursor /// contre Cursor ///

Suite à la mise aux enchères d’un exemplaire de joystick Apple Cursor /// sur eBay, dont nous avons parlé mardi, une petite polémique a éclaté. Alors que le vendeur d’eBay parle d’un exemplaire unique et jamais-vu, un certain Yesterbits a publié sur Twitter une photo de sa propre collection qui contient non pas un, mais deux Cursor ///, et avec leurs cartons !

Yesterbits Cursor /// - The Keyboard Company

Sauf qu’en y regardant de plus près, ce produit qui porte le même nom que celui d’Apple, et qui lui ressemble à s’y méprendre, n’est pas une production de la marque à la pomme, mais d’une autre marque, The Keyboard Company, une entreprise qui n’a pas survécu jusqu’à nos jours. Si une entreprise du même nom vend toujours des souris et des claviers, elle n’a été créée qu’en 1989. Celle qui produisait le joystick Cursor /// avait été créée dès 1978 par Michael Muller, à l’invitation de Steve Jobs qui cherchait un sous-traitant pour les claviers de l’Apple II. Dès l’été 1980, The Keyboard Company avait été rachetée par Apple, pour devenir l’Accessory Products Division (APD), non sans avoir entre-temps imaginé le fameux joystick Cursor ///, qu’Apple avait choisi de commercialiser dans son propre réseau. Si l’on en croit le récit qu’il en fait lui-même, Michael Muller avait supervisé ensuite la création de l’ImageWriter, de l’écran de l’Apple III (et du support qui permettait de l’adapter à l’Apple II), avant de gérer la production des souris et claviers du Lisa et du Macintosh.

Une recherche permet aisément de trouver d’autres photos du Cursor ///, comme ces deux vues. L’étiquette inférieure n’est pas celle d’Apple, le logo de la marque est manquant sur le dessus, et l’un des deux boutons est remplacé par un levier.

Cursor /// - The Keyboard Company
Image : Retrotech sur Pinterest
Cursor /// - The Keyboard Company
Image : Retrotech sur Pinterest

Un petit détail coince cependant dans le récit de Michael Muller. Comme souvent, c’est Google Books qui nous offre cette petite trouvaille, un article d’InfoWorld paru le 23 novembre 1981 et annonçant la commercialisation du Cursor /// et de son clone, le Joystick II. Or, à l’époque, l’entreprise était censée avoir disparu…

Cursor III in InfoWorld 1981

Les sites enregistrant les marques déposées, comme Trademarkia ou Justia, indiquent également des dates discordantes, comme un dépôt du logo en août ou en décembre 1981,après une première utilisation en février 1980. Un lecteur pourra-t-il nous en dire plus ?

C’était il y a 21 ans : Adieu, Newton…

Le 27 février 1998, c’est par le biais d’un communiqué de presse laconique qu’Apple annonçait sa décision de cesser le développement de NewtonOS, son système d’exploitation dédié aux appareils mobiles MessagePad et eMate.

RIP NewtonOS

On se souvient que moins d’un an plus tôt, le même Steve Jobs, interrogé lors de la conférence mondiale des développeurs (WWDC) de mai 1997, avait indiqué que si ça ne tenait qu’à lui, Apple abandonnerait ce système pour se concentrer sur MacOS et Rhapsody (le futur remplaçant de MacOS, abandonné lui aussi ensuite).Durant les quelques mois qui avaient suivis, il avait fait évincer Gil Amelio du conseil d’administration, avait obtenu les pleins pouvoirs, et avait pu commencer le grand ménage afin de concentrer tous les efforts de l’entreprise dans une même direction.

Dans ce communiqué de presse, la marque précisait que 1999 verrait apparaître des appareils mobiles, basés sur MacOS, et que tout serait fait pour faciliter la transition des clients et des développeurs d’une plate-forme à l’autre. En réalité, NewtonOS était tellement peu utilisé que rien ne sera fait : l’iBook qui sortira en 1999 ne sera rien d’autre qu’un PowerBook d’entrée de gamme.

Le seul héritage de NewtonOS dans MacOS est la technologie InkWell, un système de reconnaissance d’écriture intégré à MacOS X depuis la version 10.2. Pour le reste, en adoptant les bases de NeXTSTEP pour son futur MacOS X, Apple a renoncé à toutes les technologies de NewtonOS, qui était pourtant son premier système dédié aux puces ARM, bien avant l’iPhone !

L’étrange résolution du Classic Couleur

On connaît bien la résolution du Macintosh, dont ont hérité ses successeurs après lui : Macintosh Plus, SE, Classic… Tous ces modèles disposaient d’un écran affichant 342 lignes de 512 pixels. On connaît bien aussi la résolution VGA, très utilisée à la même époque, qui offrait 480 lignes de 640 pixels. Mais quelle mouche avait donc piqué Apple au moment de présenter son Classic Couleur, le premier monobloc de la marque offrant un écran en couleurs ? En effet, ce modèle de Macintosh offrait une résolution de 512 x 384 pixels, plus haute, mais pas plus large qu’auparavant…

Color Classic Tetris Screen
Sur cette image de Retro Treasures, on voit que le jeu Tetris s’affiche avec la barre des menus au-dessus, et un espace libre en-dessous. Sur les anciens Macs, il occupait tout l’écran.

En réalité, le Classic Couleur répondait à une exigence particulière : il était capable d’accueillir une carte d’extension qu’il partageait avec la gamme des Macintosh LC, pour bénéficier de la compatibilité avec les logiciels Apple IIe. Quitte à afficher un écran d’Apple IIe sur l’écran du Classic Couleur, autant le faire dans de bonnes conditions. Apple s’était donc basée sur la résolution de l’affichage de l’Apple IIe (280 x 192 pixel) et avait multiplié par deux ces valeurs, ce qui donnait 560 x 384. Ainsi, chaque pixel de l’Apple IIe était représenté à l’écran par un bloc de 4 pixels, et le tour était joué !

Mais alors, me direz-vous, pourquoi ne pas avoir utilisé également cette résolution de 560 x 384 pixels pour l’affichage du Macintosh ? Tout simplement parce que dans ce cas, l’interface du Mac aurait été déformée. L’écran Sony Trinitron 10 pouces du Classic Couleur était légèrement plus haut que ses prédécesseurs, mais pas plus large. Pour l’affichage de l’Apple II, ce n’était pas un problème, puisque les pixels affichés par l’Apple II (comme par le Lisa) avaient toujours été plutôt rectangulaires. Mais le Macintosh, lui, exigeait des pixels parfaitement carrés. Il fallait donc que chaque pixel soit un peu plus large : au lieu de 560 pixels sur chaque ligne, la carte graphique n’en affichait alors plus que 512.

L’écran du Classic Couleur était limité par Apple à ces deux résolutions, bien que Sony l’ait conçu pour en accepter d’autres. Si vous êtes bricoleur, vous pouvez ainsi obtenir de votre Macintosh Classic Couleur une résolution VGA de 640 x 480 pixels, parfaitement tolérée par l’écran et le système d’exploitation. Il faut sortir le fer à souder, mais depuis le temps que la garantie a sauté, ça ne devrait plus être un problème… Pour le mode d’emploi, c’est sur le site PowerCC que ça se passe !

Macintosh Classic Color VGA upgrade 640x480
Image : PowerCC

Le bricolage des premiers périphériques pour Macintosh

On l’a un peu oublié, mais les premiers Macs, malgré leur conception totalement fermée, avaient vu naître tout un marché d’extensions diverses et variées. Nous avons par exemple déjà parlé de l’HyperDrive, ce disque dur interne dédié au Macintosh 512 et au Macintosh Plus. Voici un autre exemple, avec ces écrans externes cités dans la revue L’Ordinateur Individuel de janvier 1987.

FPD MégaScreen Ecran Géant

Pour concevoir un écran capable d’étendre la surface d’affichage du Macintosh Plus, ce sont des grands noms du développement du Mac qui s’étaient mis à la tâche : Handy Hertzfeld, Burell Smith et Alan Rossman. Les deux premiers apparaissent d’ailleurs dans une vidéo interne dont nous vous avons parlé il y a quelques mois, preuve de leur implication dans le développement du premier Macintosh.

Cet écran dénommé FPD (pour Full Page Display, ou écran pleine page) offrait une résolution de 640 x 864 points et s’installait au moyen d’une carte qui venait se greffer directement au-dessus du processeur. Le site CultOfMac en a d’ailleurs conservé une publicité d’époque :

Radius Full Page Display ad

Pour fabriquer cet écran, ces anciens d’Apple avaient fondé l’entreprise Radius en mars 1986. Elle fabriquera de nombreuses extensions pour les Macs, et même des clones à partir de 1995, avant de se faire racheter en 1998.

Un autre exemple de bricolage est donné par le ThunderScan II. Imaginez plutôt : pour offrir au Mac 512 la possibilité de numériser des documents, le constructeur Thunderware avait imaginé un système optique qui prenait la place du ruban d’impression de l’imprimante ImageWriter. Alimenté par le port série qui délivraient du 5 volts sur cet ordinateur (ou par une alimentation externe à partir du Mac Plus), ce système numérisait des images jusqu’à 288 points par pouces. Animé par le moteur de cette imprimante matricielle, il était évidemment particulièrement lent : en ne numérisant qu’une ligne à chaque passage, il fallait compter jusqu’à une heure pour numériser une feuille A4 ! On en trouve parfois en vente sur eBay, comme ce modèle complet, dans son carton, pour 150 dollars.

ThunderScan II box

Andy Hertzfeld (encore lui !) se souvient sur son site Folklore.org de la naissance de ce produit, dont il avait été chargé de créer la partie logicielle. Il raconte notamment comment l’équipe avait contourné les problèmes liés à l’imprimante elle-même, conçue pour déplacer le papier par à-coups de 9 lignes (correspondant aux 9 têtes de frappe), quand le scanner ne devait se déplacer que de ligne en ligne. Il se souvient également de l’influence du travail de Bill Atkinson, le papa d’HyperCard et de MacPaint, qui était devenu un expert dans l’art d’afficher des images sur un écran en noir et blanc. Il révèle même qu’environ 100.000 scanners ThunderScan ont été vendus, lui rapportant 7,50 dollars pièce.