Étrange découverte ces jours-ci sur eBay. Alors que la plupart des anciens employés d’Apple font don de leurs souvenirs à l’université de Stanford, qui gère les archives de la marque à la pomme (nous en reparlerons bientôt…), une ancienne employée d’Apple et de Claris, Nancy Hecht, semble avoir oublié les siennes dans un box pendant plus de trente ans. Résultat : un chasseur de garde-meubles, comme on en voit dans l’excellente série Storage Wars, a fini par acheter aux enchères le contenu du box et le propose aujourd’hui sur eBay.
On remarque tout de suite quelques ordinateurs et périphériques : un Apple IIc et son moniteur couleurs, deux imprimantes ImageWriter I et II… Mais d’après l’inventeur de ce petit trésor, la valeur de cette découverte réside plutôt dans les documents contenus dans les deux meubles de classement. Des courriers, des mémos, des échanges au sujet de projets en développement, des photographies, des disquettes…
En regardant de plus près, on aperçoit même des photographies d’un logiciel de dessin. Une sorte de MacPaint, mais avec l’interface du Lisa, et quelques fonctions manquantes dans la barre d’outils. Peut-être un projet lié au prototype « Twiggy » du Macintosh ?
Nancy Hecht, graphiste de formation, embauchée en 1983, a vécu en direct la transition entre Steve Jobs et John Sculley. Le vendeur a posté quelques clichés supplémentaires sur Instagram (lk_auctionneer), comme cette lettre de John Sculley invitant les salariés d’Apple à aller de l’avant et à oublier leur anxiété, après les décisions déchirantes mais nécessaires pour l’avenir de la société (les inscriptions en rouge ont été ajoutées sur l’image).
Comptez 47.000 dollars (presque 42000 euros), plus le voyage aux États-Unis, pour récupérer l’ensemble et commencer à faire le tri. Vous nous en direz des nouvelles ! [mise à jour le 26/03/2019 : le prix a baissé à 8900 dollars !] [mise à jour de juin 2019 : le prix a encore baissé à 1000 euros, ça sera bientôt cadeau]
Le dimanche, c’est publicité (en anglais) ! Aujourd’hui, voici une double-page de 1992 présentant «un ordinateur avec la puissance de de lancer une révolution », le Macintosh Quadra ! Un ordinateur de rêve, plus puissant que les PC 486 d’IBM, Compaq et Dell, capable de produire animations, rendus 3D, design et travail d’analyse. Un ordinateur avec un stockage immense d’un gigaoctet, et une mémoire gargantuesque de 64 Mo. Des capacités de travail en réseau (par exemple pour partager le temps de calcul sous RenderPro ou BackBurner entre plusieurs machines), le support de la vidéo accélérée, et pourquoi pas un lecteur de CD. Capable de lancer toutes les applications, mais pas hors de prix. Facile à installer et d’un apprentissage aisé. Ce n’est pas une fiction : c’est Macintosh Quadra, modèles 700 et 950, les plus puissants des ordinateurs personnels avec leur processeur Motorola 68040, idéal pour AutoCAD, MicroStation Mac, MacBRAVO! et VersaCAD. *The power to be your best*, qu’on vous dit !
Un très vieil Apple ][ de 1978 est en vente sur eBay actuellement. Bon, à près de 15.000 dollars malgré une réduction de 20%, il n’est clairement pas donné, mais il mérite le coup d’oeil.
Il s’agit d’un exemplaire de la première série d’Apple II, dite « Révision zéro » ou « Rev. 0 », reconnaissable à quelques éléments caractéristiques : un numéro de série inférieur à 6.000 (ici, A2S1-1144), les huit ports d’extension de couleur vert clair (ils deviendront ensuite vert foncé), l’absence d’un point de connexion sur le circuit vidéo de la carte mère, le copyright 1977 sous le marquage Apple Computer, un manuel de référence de couleur rouge (il sera ensuite doté d’une couverture colorée) et une alimentation équipée d’un interrupteur on/off à levier (il sera remplacé par un interrupteur à bascule dès la « révision 1 »).
Ce même modèle a été enregistré sur le registre mondial des collectionneurs d’Apple II, comme appartenant à un certain Michael NG à Hong-Kong. Sur un forum d’AppleFritter, il apparaît déjà en vente en 2015 pour le même prix. Il apparaît aussi sur cette galerie d’image d’un certain Andy Buddenbaum, aux Pays-Bas : on le reconnaît non seulement à son numéro de série, mais aussi à son numéro de carte-mère (1437). On en déduit d’ailleurs aisément que le boîtier, qui était très abimé, a été repeint ou remplacé. Bref, ne vous précipitez pas !
Depuis fort longtemps, les ordinateurs marqués d’une pomme étaient équipés d’une prise DA-15 permettant de brancher un écran sur l’unité centrale. Cette sortie standard atteint cependant ses limites avec l’avènement des écrans LCD, dont la qualité exige une connexion numérique afin que le signal ne se dégrade pas entre la carte vidéo et la dalle. C’est ainsi que dès décembre 1999, la deuxième génération de Power Macs G4 est équipée de la nouvelle sortie DVI, qui faisait dans le même temps son apparition dans le monde PC.
Cependant, la solution ne semble pas suffire à Apple, qui enrage de voir le design ses produits défiguré par les câbles de toutes sortes qui relient les différents éléments. Alors, dès le mois d’août 2000, un peu plus d’un an après avoir présenté son magnifique écran plat 22 pouces au standard DVI, la marque lance un nouveau type de connexion : l’ADC, transportant sur un seul câble le signal vidéo numérique, l’alimentation électrique et le signal USB.
Les trois premiers écrans, dont deux plats, présentés par la marque dans ce format, peuvent ainsi servir de concentrateur USB, afin de connecter les périphériques sans aller fouiller derrière l’unité centrale. De plus, il devient ainsi possible d’allumer et d’éteindre le Mac en appuyant sur le bouton d’alimentation de l’écran. Et tout cela avec la qualité d’un signal 100% numérique de l’ordinateur à la dalle, sans transformation ni perte.
Pour les utilisateurs qui renouvellent tout leur matériel, c’est une innovation intéressante, qui attire rapidement les autres constructeurs, comme Dr Bott qui propose un switch pour partager un écran ADC entre plusieurs machines et un convertisseur VGA vers ADC, ou Formac qui se fait remarquer en proposant son écran Gallery 1740 moins cher que celui d’Apple, dès octobre 2001.
Cependant, loin d’être idéale, la solution implique de recourir aux services d’un adaptateur pour connecter entre eux ordinateurs et écrans de formats différents. Ainsi, les utilisateurs de PC souhaitant utiliser les écrans Apple, reconnus pour leur qualité, doivent acquérir un adaptateur qui convertit le signal VGA ou DVI de leur carte graphique vers le signal ADC des écrans à pomme. Quant aux utilisateurs des PowerBook, pourtant évidemment fabriqués par Apple, ils sont obligés d’acheter une coûteuse interface DVI-ADC, la marque n’ayant jamais intégré sa propre prise à ses portables.
En effet, jusqu’en 2002, les PowerBooks ne sont équipés que de deux sorties : la traditionnelle VGA et le S-video. À cette date, Apple remplace le VGA, non pas par son ADC, mais par un DVI, statistiquement plus répandu dans les environnements de travail où le portable a vocation à être utilisé. De même, pendant toutes ces années, pour brancher deux écrans ADC sur un PowerMac, il est nécessaire d’acquérir un adaptateur DVI-ADC, puisque les cartes graphiques proposées pour Mac embarquent au mieux un port ADC et un port DVI ! Bref, la situation est un peu compliquée, et particulièrement coûteuse : il faut compter entre 100 et 150 euros pour un convertisseur DVI-ADC (les deux normes étant relativement proches) et jusqu’à 300 euros pour convertir le VGA en ADC !
Le convertisseur DVI vers ADC par Apple. Image : eBay
Il faudra attendre juin 2004 pour que les premières rumeurs au sujet de l’abandon du format ADC par Apple fassent leur apparition. Après la sortie des PowerMacs G5, en effet, les anciens écrans Apple n’étaient plus adaptés au nouveau design de la marque, il devenait nécessaire de les revoir, et beaucoup pensaient que ce serait l’occasion pour Apple de modifier leur connectique. Et en effet, le 28 juin 2004, Steve Jobs présente sur la scène du Moscone Center trois nouveaux écrans, de 20, 23 et 30 pouces de diagonale, reprenant le design aluminium du G5.
Exit l’ADC, bienvenue au DVI, avec un petit raffinement dont Apple a le secret, puisque la marque a conçu un câble particulier : un seul port du côté de l’écran, et un câble se décomposant à l’autre extrémité pour se connecter aux ports adéquats du Mac. Le haut de gamme des cartes graphiques pour Mac permet même de brancher deux écrans 30 pouces au même ordinateur grâce à la présence de deux ports DVI double-liaison. Enfin ! Toute la gamme Apple est compatible non seulement avec les standards du marché, mais en interne, avec chacun des produits professionnels au catalogue de la marque, ce qui était bien la moindre des choses !
Le dimanche, c’est publicité ! Cette semaine, une réclame parue en 1996, vous promettant de pouvoir assister à une réunion internationale les pieds dans l’eau, grâce au PowerBook 5300, à son processeur PowerPC 603e, et à la liaison internet permise par le réseau GSM Itinéris (l’ancêtre d’Orange). Une manière, d’après Apple, d’emporter tout son bureau dans sa petite musette… Tout à fait dans le ton de la première publicité pour le PowerBook Duo, qui vous invitait en 1994 à faire rentrer votre bureau dans votre attaché-case.
Et vous, avez-vous connu les débuts de la musique assistée par ordinateur, quand le Macintosh se connectait à un clavier numérique pour enregistrer et reproduire les notes jouées sur les touches ? Il ne s’agissait plus d’enregistrer le son produit par l’instrument, mais de mémoriser les notes jouées, pour permettre ensuite de modifier la partition à l’écran du Macintosh.
Pour Apple Computer, s’intéresser à la musique électronique était une nouvelle incartade : elle s’était en effet interdit de s’intéresser au domaine de la musique après un accord avec Apple Corps, la compagnie fondée par les Beatles. Une goutte d’eau faisant déborder le vase et conduisant d’ailleurs au second procès entre les deux compagnies.
Apple avait d’ailleurs choisi le séminaire de la National Association of Music Merchants (NAMM) de 1988 pour présenter son boîtier MIDI, vendu 99 dollars. Si les journalistes présent s’étaient interrogés sur la véritable démarche artistique de la firme de Cupertino, remarquant « la prépondérance des ingénieurs » sur le stand de la marque, il suffit de voir cette vidéo d’époque pour remarquer qu’Apple ne se gênait pas pour parler davantage « musique » que « ordinateurs et logiciels »…
En attendant, l’Apple MIDI interface se branchait sur la prise modem ou la prise imprimante d’un Macintosh (à partir du Macintosh Plus, celui-ci nécessitant un adaptateur) ou d’un Apple IIGS, puis aux entrées et sorties MIDI d’un instrument compatible avec la norme Musical Instrument Digital Interface apparue en 1982 et popularisée par les fabricants de synthétiseurs. La norme MIDI étant ainsi conçue, il fallait connecter deux câbles entre le boîtier et l’instrument : un pour les commandes venant de l’instrument, l’autre pour les commandes venant du Macintosh.
Le manuel utilisateur ne disait à peu près rien de plus, puisqu’Apple ne fournissait aucun logiciel musical, se contentant d’offrir au Mac la compatibilité avec la norme MIDI. Du côté du Macintosh, il fallait donc installer un logiciel spécialisé, comme le pionnier Master Tracks Pro de Passeport, ou le fameux CuBase sorti en 1991 sur Mac, deux ans après sa version pour Atari, le grand concurrent du marché créatif de l’époque.
Côté design, le boîtier n’avait rien de particulier. Vraiment rien. Tellement rien, qu’à part sa taille, on aurait pu aisément le confondre avec le boîtier AppleTalk permettant de constituer un réseau local entre plusieurs Macs.
À l’intérieur, il n’y avait pas grand chose : juste ce qu’il fallait pour convertir le signal du port série du Mac (port imprimante ou port modem) vers les câbles MIDI, à la vitesse de 31,25 kb/s via des connecteurs DIN 41524 de type 5 broches, un peu plus gros que les ports série du Macintosh. Tout reposait sur une petite puce MC14049B de Motorola et un optocoupleur 6N139. Je dis ça pour faire mon intéressant, car pour moi, tout ça, c’est juste de la magie.
Après une carrière dans le cercle restreint des musiciens fans d’Apple, l’Apple MIDI interface apparaît une dernière fois dans cette page de l’Apple Catalog de l’automne 1993, aux côtés de divers logiciels, contrôleurs et claviers, promettant encore de « transformer votre bureau en studio complet d’enregistrement et d’édition numérique »
Et pour lire ces disquettes, quoi de mieux que le lecteur de disquettes 400k du premier Macintosh ? Apple en proposait une version externe, vendue dans un carton portant lui-aussi les couleurs du logo « Picasso ». On en trouve ces jours-ci une boîte vide pour une cinquantaine de dollars (mais sans option d’expédition vers la France…). Il ne restera plus qu’à trouver le lecteur à mettre dedans (ce n’est pas très compliqué, en voici un en Italie).
Si vous préférez les vêtements un peu datés, vous pouvez choisir ce T-shirt 25% coton 75% polyester, avec ses manches 3/4, sans doute un modèle original au vu de l’étiquette du fournisseur Healthknit. Il n’est disponible qu’en taille 38-40. Il est proposé à 175 dollars, auxquels il faudra ajouter 27 dollars de frais de port vers la France.
Si vous êtes moins regardants sur l’aspect historique du produit, vous pourrez aussi trouver de nombreux t-shirts aux couleurs du logo Picasso, sans aucun doute réimprimés récemment dans un pays asiatique. On trouve par exemple ce modèle à 27 dollars (frais de port inclus pour la France).
Aujourd’hui, on remonte le temps avec cette brochure de 1991 qui répond à deux questions fondamentales : Pourquoi Macintosh, et Quel Macintosh ? On y retrouve les principaux arguments de la marque à l’époque : les utilisateurs qui utilisent un Macintosh sont heureux, ils sont productifs, leur ordinateur est simple à utiliser, avec de nombreuses applications disponibles, une mise en réseau simplifiée, et la compatibilité avec les disquettes DOS et OS/2.
Au verso, Apple présentait sa gamme : les petits Classic et Classic II ; le LC et le Macintosh IIsi pour profiter de la couleur et d’un écran au choix ; et la gamme PowerBook pour la mobilité (il s’agissait des tout premiers PowerBook 100, 140 et 170). Du côté des périphériques, on retrouvait l’ImageWriter II, l’imprimante jet d’encre StyleWriter, et les imprimantes LaserWriter LS, NT, IIf et IIg. Sans oublier le scanner Apple OneScanner.
Vous connaissez sans doute le livre Inside Apple, dont le sous-titre « Dans les coulisses de l’entreprise la plus secrète au monde » permet aisément de deviner le sujet. Nous avons retrouvé une publicité d’Apple, une sorte de publicommuniqué avant l’heure, publiée dans le magazine Byte d’avril 1983, sous le même nom !
Dans cette publicité au format A3, Apple présente sa gamme de périphériques, qui offre une garantie de compatibilité et de service après-vente digne de la marque : Apple Dot Matrix Printer et Apple Letter Quality Printer, Apple Joysticks (le premier modèle ambidextre du marché !), Apple Hand Controller, disque dur Apple ProFile, sans oublier le pavé numérique et ses quatre touches de fonctions.
Nombreux ont été les utilisateurs à se plaindre de la souris accompagnant les premiers iMacs. Toute ronde, elle ne facilitait pas la prise en main et ne permettait pas au poignet de se reposer. Elle était jolie et colorée, certes, mais ça ne suffisait pas.
Les utilisateurs des ordinateurs de NeXT, la seconde création de Steve Jobs, avaient pu goûter au plaisir de cette forme de souris bien avant nous, puisque la marque avait utilisé un design tout aussi rond, duquel dépassaient les deux boutons, pour la souris de la NeXTstation Turbo, en 1990. On en trouve une actuellement sur eBay. La photo ci-dessous est issue de cette annonce :
Cette souris était la deuxième produite par NeXT. Elle remplaçait une souris de forme plus traditionnelle, et adoptait la connectique ADB d’Apple. Le Journal du Lapin a d’ailleurs eu l’occasion de la tester : sous Mac OS 9, seul le bouton gauche fonctionne, mais sous Mac OS X, avec un adaptateur ADB-USB, les deux boutons réagissent !
Alors que l’Aventure Apple a célébré cet été ses 25 ans, c’est avec beaucoup de plaisir et de fierté que je vous annonce que les Trésors de l’Aventure Apple fêtent aujourd’hui leur millième article ! Grâce au soutien de MacGeneration qui assure l’hébergement du site, j’ai pu me consacrer à la collecte de tous ces souvenirs de l’histoire d’Apple : des publicités, des photos de ma propre collection, des vidéos, des anecdotes, des articles de journaux et de magazines, des captures d’écran antédiluviennes, des goodies, des extraits de modes d’emploi, de vieux CD et de vieilles disquettes, des trouvailles partagées par des lecteurs ou repérées sur eBay…
Aujourd’hui, nous exhumons de notre collection une brochure publiée par Apple Grande-Bretagne et datée de septembre 1997. C’est un petit dépliant vantant les mérites du « New Macintosh », selon le slogan qu’Apple avait adopté en Europe à l’époque. On sentait que quelque chose commençait à se passer : il y avait bien sûr le Spartacus, l’ordinateur des vingt ans d’Apple, mais aussi cette utilisation un peu malhabile d’une nouvelle police d’écriture venant compléter la traditionnelle Apple Garamond accompagnant la marque depuis 1986 (et qui fera encore de la résistance durant près de dix ans).
Une fois la brochure dépliée, Apple profitait de cette grande page A3 pour expliquer tout ce que le Macintosh faisait mieux que tout le monde : l’intégration à Internet, les outils de connexion comme Netscape Navigator 3 et Microsoft Internet Explorer 3, la compatibilité avec les disquettes PC et les cartes de compatibilité Intel, les réseaux LocalTalk, AppleTalk et TCP/IP, le nouveau Finder optimisé PowerPC, ou le design de ses nouvelles tours particulièrement accessible…
Finalement, dans le New Macintosh, il n’y avait rien de vraiment neuf, à part Mac OS 8. On retrouvait même les dénominations habituelles de la marque, comme le Power Mac Web Authoring Solution ou l’Apple Creative Studio. « Only new Macintosh could be this new », concluait le dépliant : Seul le Nouveau Macintosh peut être aussi nouveau !